Mary Barton by Elizabeth Gaskell

Mary Barton by Elizabeth Gaskell

Auteur:Elizabeth Gaskell [Gaskell, Elizabeth]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2213671192
Éditeur: Fayard
Publié: 2014-02-25T23:00:00+00:00


CHAPITRE XVIII

Mais son pouls ne palpitait plus,

Ses lèvres n’exhalaient nul sanglot d’agonie.

Ni soupir, ni parole, ni souffle torturé

N’annonçait l’arrivée de la mort imminente.

Le Siège de Corinthe80.

Mon esprit tourbillonne et ne veut se fixer

Sur rien, excepté la vengeance

Le Duc de Guise81.

Il me faut maintenant retourner une heure ou deux avant le moment où Mary et ses amis se séparèrent pour la nuit. Il pouvait être environ huit heures ce soir-là et les trois demoiselles Carson étaient assises dans le salon de leur père. Quant à Mrs. Carson (comme elle en était coutumière lorsque rien n’excitait son intérêt), elle était très souffrante et restait à l’étage dans son boudoir, où elle s’offrait le luxe d’une migraine. Elle n’était pas bien, assurément. « Du vent dans la tête », disaient les domestiques. Mais son malaise n’était que la conséquence naturelle de l’état d’oisiveté physique et mentale où elle se trouvait. Car elle n’avait pas une éducation suffisante pour apprécier les ressources de la richesse et du temps libre dont sa situation lui permettait de disposer. Plutôt que de s’administrer quotidiennement des quantités d’éther et de sels, elle se fût trouvée beaucoup mieux si elle avait vaqué pendant une semaine aux tâches d’une de ses bonnes, à faire les lits, frotter les tables, secouer les tapis et sortir dans l’air vif du matin sans tout l’attirail de châle, cape, boa, bottes en fourrure, bonnet et voile dont elle s’équipait avant d’aller « prendre l’air » dans la calèche hermétiquement close.

Les trois jeunes filles étaient donc seules dans le salon confortable, élégant et bien éclairé ; et comme beaucoup d’autres jeunes demoiselles dans une position analogue à la leur, elles ne savaient trop quoi faire de leur temps avant l’heure du thé. Les deux aînées, qui avaient participé la veille à une soirée dansante, étaient lasses et somnolentes. L’une, qui essayait de lire les Essais d’Emerson, s’endormit sur son livre ; l’autre feuilletait des livrets de chansons nouvelles afin d’y choisir celles qui lui plaisaient. Amy, la cadette, recopiait des partitions manuscrites. L’air de la pièce était lourd du parfum de fleurs capiteuses dont les fragrances nocturnes s’échappaient d’une serre voisine.

Sur le manteau de la cheminée, la pendule sonna huit heures. Le bruit fit sursauter Sophy, la dormeuse.

« Quelle heure est-il ? s’enquit-elle.

– Huit heures, répondit Amy.

– Oh mon Dieu, que je suis fatiguée ! Est-ce que Harry est rentré ? Le thé nous réveillera un peu. Tu n’es pas épuisée, Helen ?

– Si, je suis très lasse. On n’est bonne à rien le lendemain d’un bal. Pourtant, sur le moment, je ne sens pas la fatigue ; sans doute est-ce un effet de l’heure tardive à laquelle je me suis couchée.

– Oui, mais le moyen de faire autrement ? Il y a tant de gens qui ne déjeunent qu’à cinq ou six heures, alors le bal ne peut guère commencer avant huit ou neuf heures. Et puis il faut beaucoup de temps pour se mettre au diapason de la soirée. C’est toujours plus agréable après souper qu’avant.



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