MARIE STUART LA REINE ARDENTE by De Saint Pierre Isaure & De Saint Pierre Isaure

MARIE STUART LA REINE ARDENTE by De Saint Pierre Isaure & De Saint Pierre Isaure

Auteur:De Saint Pierre Isaure & De Saint Pierre Isaure
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin


Marie, dont le goût s’était forgé à la cour de France, savait combien une belle cérémonie pouvait frapper et rassembler autour d’elle ses sujets. Aussi mit-elle un soin particulier à organiser le baptême de son fils. Pour une fois, protestants et catholiques oublieraient leur éternelle querelle et prieraient ensemble pour l’avenir du petit prince. Pour que tout fût superbe, le Parlement consentit à lever sur le royaume un impôt de douze mille livres.

Marie avait tenu à ce que le baptême eût lieu à Stirling, là où son fils était élevé, le domaine du tuteur de son enfant, le comte de Mar, plutôt qu’à Edimbourg, considéré par les Ecossais comme la capitale du Sud, ce qui aurait pu vexer les Highlanders du Nord.

Toute la Cour, huit cents personnes environ, arriva à Stirling dès le 12 décembre et trouva à se loger comme elle le pouvait, qui dans les maisons du bourg, qui dans les nombreuses dépendances de la forteresse. Chacun eut ainsi le temps de prêter la dernière main à ses toilettes, que Marie voulait somptueuses, n’hésitant pas à offrir les costumes de ses familiers, ses chères « Marie », ses demi-sœurs et demi-frères. Le plus magnifique de tous fut comme toujours le comte de Moray, tout d’écarlate vêtu, qui avait lui aussi le sens du paraître et de la parure. On remarqua beaucoup Bothwell, toujours dans le sillage de Marie, imposant dans son pourpoint en toile d’argent.

Marie n’avait jamais paru aussi belle, aussi triomphante. Elle rayonnait. Ne venait-elle pas de passer, dans l’agitation complice de Stirling, une nouvelle nuit entre les bras de son amant ? De nouveau, elle avait connu ces extases à peine entrevues auprès de Darnley, ces emportements, ces furies. Il ne servait à rien de se dire qu’elle avait tort, que cet amour coupable restait dangereux et sans issue. Elle savait tout cela et s’en moquait. Grâce à Bothwell, au rempart de ce corps puissant qui savait si bien la rendre femme, forte et fragile à la fois, elle pouvait tout, elle osait tout. Avec lui, tant qu’il la désirerait avec cette fougue de jeune homme et cette science d’homme mûr, elle triompherait de tous les complots, de tous les dangers.

Darnley était devenu si transparent, si insignifiant qu’elle avait dû se faire violence pour venir le trouver dans la maison de Willie Bell, le prévôt de Stirling chez qui il s’était de nouveau installé, pour le convaincre de rejoindre la forteresse de Stirling. Il boudait et elle avait failli ne pas s’attarder, pressée de rejoindre Bothwell. Pourtant, elle s’était reprise et avait su le persuader que ce baptême serait aussi un jour de gloire pour lui. La vanité, chez lui, le disputait à la peur qu’il avait de revoir ses anciens complices et il avait fini par la suivre. Pourtant, elle ne l’avait guère consulté sur les préparatifs et il avait vu avec un dépit croissant qu’il n’avait pas voix au chapitre. Alors, de nouveau, il avait boudé.

Le matin du 17 décembre, Marie l’avait envoyé chercher, mais il avait prétexté un malaise pour demeurer dans ses appartements.



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