Marîd Audran - 02 - Privé de désert by Effinger Georges Alec

Marîd Audran - 02 - Privé de désert by Effinger Georges Alec

Auteur:Effinger, Georges Alec [Effinger, Georges Alec]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Science-Fiction
Éditeur: Denoël (Editions)
Publié: 1990-12-31T23:00:00+00:00


Ishaq Abdoul-Hadi Bouhatta – Elwau Chami (cœur, poumons)

Andréja Svobik – Fatima Hamdan (estomac, intestins, foie)

Abbas Karami – Nabil Abou Khalifeh (reins, foie)

Blanca Mataro —…

Shaknahyi avait eu la certitude que quatre noms sur la gauche étaient d’une manière ou de l’autre reliés ; mais aux dires d’Hadjar, il n’y avait que des « dossiers en cours ». Sous les noms, Shaknahyi avait inscrit trois lettres arabes : Alif, Lâm, Mîm, correspondant, en alphabet latin, aux lettres A, L, M.

Que pouvaient-elles signifier ? Était-ce un acronyme ? Je pourrais sans doute trouver une centaine d’organisations dont le sigle était A.L.M. A et L pouvaient constituer l’article défini et le M l’initiale d’un nom : quelqu’un nommé al-Mansour ou al-Maghrebi. Ou bien s’agissait-il de la sténo personnelle de Shaknahyi, d’une abréviation indiquant un Allemand (almâni) ou un diamant (almâs) ou encore autre chose ? Je me demandai si je découvrirais jamais le sens de ces trois lettres sans Shaknahyi pour m’expliquer son code.

J’insérai une puce audio dans l’holo-radio de la voiture, puis rangeai le calepin et l’enveloppe de Tema Akwete dans la serviette « avant de la verrouiller. Tandis qu’Oum Khalsoum, la Dame du XXe siècle, chantait ses lamentations, j’imaginai qu’elle pleurait Jirji Shaknahyi, qu’elle pleurait pour Indihar et ses enfants. Akwete continuait à regarder dehors, m’ignorant toujours. En attendant, Kmuzu pilotait la voiture dans le dédale des ruelles sinueuses d’Hâmidiyya, la collection de taudis qui gardaient les abords du palace de Reda Abou Adil.

Après un trajet de près d’une demi-heure, nous tournâmes à l’entrée du domaine. Kmuzu resta dans la voiture, feignant de faire la sieste. Akwete et moi descendîmes pour emprunter le sentier pavé de céramique conduisant à la maison. Lors de ma première visite, en compagnie de Shaknahyi, j’avais été impressionné par le luxe des jardins et la beauté de l’édifice. Aujourd’hui, en revanche, je n’en remarquai rien. Je tambourinai à la porte de bois sculpté et un domestique réagit sans tarder à mon injonction : il ouvrit en me jetant un regard insolent mais sans dire un mot.

« Nous venons voir cheikh Reda pour affaires, dis-je en le bousculant pour passer. Je viens de chez Friedlander bey. »

Grâce au mamie de Saïed, mes manières étaient brusques et grossières, mais le domestique ne parut pas s’en formaliser. Il referma la porte derrière Tema Akwete et se hâta pour nous devancer dans un corridor haut de plafond, escomptant qu’on le suivrait. Nous le suivîmes. Il s’immobilisa devant une porte fermée au bout d’un long passage frais. L’air embaumait la rose, cette odeur que j’avais fini par associer à la demeure d’Abou Adil. Le domestique n’avait pas desserré les lèvres. Il s’arrêta pour m’adresser un nouveau regard insolent puis s’éloigna.

« Vous attendez ici », dis-je en me tournant vers Akwete.

Elle s’apprêtait à discuter puis se ravisa. « Je n’aime pas ça du tout.

— C’est bien dommage. » Je ne savais pas ce qui se passait de l’autre côté de la porte mais je n’avais pas l’intention de moisir dans le hall en sa compagnie, aussi tournai-je le bouton pour entrer.



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