Maigret et Monsieur Charles by Simenon Georges

Auteur:Simenon, Georges [Simenon, Georges]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Le livre de poche, Policier
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

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Il y avait toujours un inspecteur sur le trottoir, en face du 207 bis, et Maigret hésita à mettre fin à la planque pour décider en fin de compte de la continuer. L’écoute téléphonique n’avait rien donné et il fallait s’y attendre puisque Nathalie n’avait pas hésité à sortir le soir, en chemise de nuit sous son manteau de fourrure, pour gagner une cabine publique.

— Qu’est-ce que tu en penses, Lapointe ? demanda le commissaire en pénétrant dans la voiture.

— Si elle se comporte ainsi avec les journalistes, elle peut s’attendre à une drôle de presse demain matin…

— Je n’ai plus rien à faire au Quai aujourd’hui. Dépose-moi donc chez moi…

Mme Maigret l’accueillit avec un sourire malicieux.

— Content ?

— Pourquoi dois-je être content ?

— N’as-tu pas trouvé ton cadavre ?

— La radio ?

— Oui, elle a donné une courte information à ce sujet à l’émission de six heures… Tu as faim ?…

— Non. Pas après la demi-journée que je viens de passer.

Il se dirigea vers l’armoire et se demanda ce qu’il allait boire, car il avait l’estomac barbouillé. Il finit par se servir un petit verre de gin. C’était rare. Il y avait plus d’un an que la bouteille était à sa place.

— Tu en veux ? demanda-t-il.

— Non, merci… Assieds-toi quelques minutes à lire les journaux et je vais te préparer un repas léger…

La soupe était déjà prête. Elle la fit suivre d’une salade au jambon, avec quelques dés de pommes de terre froides.

— Tu es préoccupé, n’est-ce pas ? murmura-t-elle, alors qu’ils mangeaient.

— Il y a des choses que je ne comprends pas et je n’aime pas ça.

— Avec qui travailles-tu ?

Elle n’ignorait pas qu’il était toujours accompagné d’un de ses collaborateurs les plus proches. Tantôt c’était Janvier. Tantôt Lucas, mais celui-ci, à présent, le remplaçait quand il était absent. Cette fois, le hasard l’avait fait tomber sur Lapointe.

— Tu veux que je mette la télévision ?

— Non. Je suis trop paresseux pour la regarder.

Il s’installa dans son fauteuil et se remit à parcourir les journaux en pensant à autre chose, surtout à Nathalie qui venait de le mettre à la porte de l’appartement avec des mots si vulgaires.

À neuf heures, il somnolait et sa femme allait l’éveiller pour qu’il se mette au lit quand la sonnerie du téléphone se chargea de faire sursauter le commissaire.

— Allô… Oui, c’est moi… C’est vous, Grenier ?… Vous avez fait des découvertes ?

— Une question d’abord. Est-ce que ce monsieur avait l’habitude de porter un chapeau ?

Maigret prit le temps de réfléchir.

— Je ne l’ai jamais vu et je n’ai pas pensé à questionner sa femme ou ses employés à ce sujet… Attendez… Il s’habillait avec recherche, d’une façon très jeune… Je le vois plutôt nu-tête…

— Sinon quelqu’un lui a enlevé son chapeau avant de le frapper sur la tête… Pas seulement un coup mais, à mon avis, une dizaine de coups donnés avec une grande force… Le crâne est en morceaux, comme un puzzle…

— Pas de balle ?

—

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