Londres après minuit by Augusto Cruz

Londres après minuit by Augusto Cruz

Auteur:Augusto Cruz [Cruz, Augusto]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, General, abd
ISBN: 9782267027396
Google: 6Pd8BgAAQBAJ
Éditeur: Christian Bourgois éditeur
Publié: 2015-02-11T23:00:00+00:00


20

Je téléphonai chez Kandinsky, pas de réponse. J’appelai sur son portable avec les mêmes résultats, aussi décidai-je de parler avec le FBI. Ils me firent patienter pendant à peu près dix minutes, jusqu’à ce que Serling en personne prenne l’appareil. McKenzie, dit-il soulagé, il y a plusieurs jours qu’on vous cherche, où étiez-vous ? C’est long à expliquer, lui répondis-je, je cherche Kandinsky. Vous n’êtes pas le seul. Qu’est-ce que vous voulez dire ? Il a disparu il y a deux jours, m’annonça-t-il, son appartement a été mis à sac et on y a trouvé des traces de sang et un bout de doigt. Le laboratoire a confirmé que le doigt aussi bien que le sang appartenaient à Kandinsky, me dit-il. C’est un informaticien subalterne, McKenzie, il y a deux mois qu’il est au Bureau et il n’a ni fiancée ni parents proches, ajouta-t-il. Quelqu’un a décidé de s’acharner contre lui et de laisser son doigt en guise d’avertissement. Ça a quelque chose à voir avec l’enquête pour laquelle il vous aide ? me demanda-t-il. Je ne sais pas, lui répondis-je. Les appels sur mon portable sont peut-être sous écoute, c’est pourquoi vous devriez être plus prudent. Je vous joindrai plus tard, lui dis-je avant de raccrocher. J’éteignis mon téléphone et en ôtai la batterie. Je pris le premier avion pour Los Angeles avec escale de six heures à Dallas. À l’aéroport JFK, j’errai suffisamment longtemps pour avoir la confirmation qu’on ne me suivait pas. Après avoir vérifié que j’avais mes papiers personnels, je payai en espèces un billet d’avion pour un vol qui, deux heures plus tard, me déposerait à Mexico. Je réussis à entrer dans le terminus des vols internationaux juste à temps pour remplir les formulaires administratifs afin de pouvoir passer la frontière. Le voyage en classe touriste se déroula sans problème et sans avoir à choisir entre divers caviars, Beluga, Ossetra et Sevruga, mais entre cacahuètes salées et Fritos Lay. Je dormis pendant presque tout le trajet, jusqu’au moment où je fus réveillé par le pilote nous annonçant que nous allions atterrir. Vue d’avion, la ville semblait s’étendre à l’infini. Des milliers de lumières envahissaient les collines comme si les gens s’accrochaient au premier bout de terre venu pour s’y installer. Nous atterrîmes sans incidents. Après avoir rempli la fiche de débarquement, je sortis de l’aéroport en pleine nuit noire. Il menaçait de pleuvoir, je traversai un pont, entrai dans la réception d’un hôtel et m’assis un quart d’heure dans un fauteuil pour m’assurer que personne ne me suivait. Vers minuit, je hélai un taxi dans la rue sans préciser au chauffeur où je voulais aller. Une speakerine à la voix douce parlait à la radio et disait quelque chose sur la pluie, mais elle fut coupée quand nous entrâmes dans un tunnel et je crus alors entendre la mer. À la sortie, le son était de retour, c’était une chanson. Il y avait plus de trente ans que je ne l’avais pas entendue et voilà



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