Les tribulations d'Esther Parmentier, sorcière stagiaire -Cadavre haché - vampire fâché by Maëlle Desard

Les tribulations d'Esther Parmentier, sorcière stagiaire -Cadavre haché - vampire fâché by Maëlle Desard

Auteur:Maëlle Desard [Maëlle Desard]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Rageot Editeur
Publié: 2020-07-20T16:00:00+00:00


1 Harry Potter, par J. K. Rowling. Un Cracmol est une personne descendant d’une famille de sorciers, mais ne possédant cependant pas de pouvoirs. Oui, pas de bol.

22

Je n’eus pas le réflexe de bouger ; comme l’avait seriné l’agent Loan, je n’avais rien d’athlétique. Je ne ferais que me ridiculiser à m’enfuir – autant mourir avec le peu de dignité que ces derniers jours m’avaient laissé.

De toute façon, mon corps refusait de m’obéir. Celui de Roger, par contre, avait bien enregistré la menace et prenait déjà la poudre d’escampette. À sa décharge, il avait essayé de me tirer à sa suite, mais tracter quatre-vingts kilos d’incrédulité, goule ou pas, ça restait compliqué.

Une étincelle de joie pétillait dans les yeux de l’homme qui allait m’assassiner, comme s’il n’en revenait pas de sa chance de se retrouver face à moi seule pour lui bloquer la sortie. Parfait – qu’on ne me dise plus jamais que mon allure empâtée perturbe mes contemporains.

Ce monsieur était clairement ravi que je ressemble plus à un loukoum qu’à un moine shaolin.

Mais alors que quelques malheureux pas séparaient mon crâne de sa rencontre funeste avec la planche cloutée, le forcené s’effondra soudain.

Dans son dos, une djinn au gilet de protection recouvert de raisiné se dressait, l’arme au poing fumante et les jambes campées au sol. Je réalisai alors seulement le vacarme qu’avait fait le coup de feu tiré dans le grand parking vide. Avec un sourire satisfait, elle rangea son engin dans son fourreau.

J’observai, incrédule, l’homme se rouler à terre, le genou contre sa poitrine et une large tache de sang s’étendant sur son mollet, absorbée par le tissu de sa combinaison.

— Salope ! gueula-t-il.

Je ne savais pas à qui il s’adressait mais, dans le doute, je lui collai un coup de pied mollasson dans le bras. Il couina.

— Un peu de respect, bêlai-je.

La djinn s’approcha d’un pas conquérant, ses dents blanches étincelant sur sa peau caramel.

— M… merci, balbutiai-je alors qu’elle passait des menottes aux poignets de mon agresseur, dévoilant au passage le gigantesque tatouage sur la nuque poilue de ce dernier.

Un pentagramme dans un cercle rouge. Méga kitch.

Dario sortit en trombe du bâtiment et scanna le parking des yeux avant de se précipiter vers nous.

— Esther ! Ça va ? Tu n’as r… Où est Roger ?

Je le calmai d’un geste, la panique menaçant de le submerger au vu de ses mimiques de marmotte perchée.

— Il va bien, il est… Tiens, regarde, il arrive.

Les mains dans les poches, la goule nous rejoignait comme si de rien n’était. L’allure à laquelle il s’était carapaté malgré son embonpoint forçait le respect.

— Ton entorse se porte mieux, je vois ? lui lança Dario d’un ton acide.

Roger haussa les épaules.

— L’adrénaline. Tu sais ce qu’on dit.

— Hmm.

Des groupes d’agents sortaient du bâtiment. Une poignée d’entre eux boitaient ou arboraient des blessures de gravité diverse. Dans leurs dos, ils tiraient avec plus ou moins de bienveillance des grands ouvriers en bleu de travail, menottes aux poings et rage dans le regard.

— Où est l’agent Loan ? demandai-je après avoir scruté la porte de longues secondes.



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