Les secrets de l’affaire Troadec by Béatrice Fonteneau & Jean-Michel Laurence

Auteur:Béatrice Fonteneau & Jean-Michel Laurence [Fonteneau, Béatrice & Laurence, Jean-Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Actualité, politique & faits de société, nouveaux
ISBN: 9782809840636
Éditeur: L’Archipel
Publié: 2021-05-12T07:44:23+00:00

La « bonne cliente »

Cheveux noirs très courts, frange coupée au milieu du front, sourcils bien dessinés, Renée Troadec est un petit bout de femme au regard sombre dissimulé derrière des lunettes. C’est une forte personnalité, nature, directe, sans fioritures. Son parler franc fait d’elle une « bonne cliente » dans le milieu journalistique. Elle s’exprime beaucoup, raconte sa vie sans fard, a un avis bien tranché sur chacun des membres de sa famille. Et elle le fait savoir.

Sa « couverture médiatique » est impressionnante. Il est rare, dans une affaire criminelle, qu’une mère, voire une grand-mère de victimes enchaîne les interviews comme une professionnelle.

Au premier abord, Renée Troadec se présente comme quelqu’un qui ne veut pas être importunée. Elle a d’ailleurs enlevé son nom sur la boîte à lettres de son pavillon de Guipavas, a ôté la poignée de la porte extérieure donnant sur son jardin. Quand elle va faire ses courses, généralement en fin de matinée, toujours d’un pas alerte, et pousse son caddie à roulettes, inutile de chercher à entamer la discussion. Sa réponse est cinglante : « Au revoir, ça ne m’intéresse pas. Je ne vous dirai rien ! »

Faut-il y voir de la lassitude ? Car, après le premier scoop offert au Parisien le 8 mars 2017, Renée Troadec a multiplié les directs. On la retrouve dans l’émission « Sept à huit », sur TF1, le dimanche 12 mars. Pull mauve assorti à la couleur de la monture de ses lunettes, la grand-mère y livre en exclusivité son secret de famille : les fameuses pièces d’or : « En 2010, je suis tombée malade, j’étais en maison de repos quand ils [son fils Pascal et sa belle-fille Brigitte] sont venus me voir. Mon fils est venu pour me demander les clés de la maison. “Oui, prends-les !”, ai-je répondu, je pensais qu’il voulait venir manger à la maison. Il m’a ensuite rendu les clés et c’est là qu’il a pris l’or. […] Mon beau-fils [Hubert] avait dit qu’il fallait partager. J’avais l’usufruit, je fais ce que je veux, et je voulais faire moitié-moitié. “Certainement pas, je garde tout !” a répondu Pascal. Il n’a jamais voulu faire de concessions. Ma belle-fille a dit que “quand tout est placé à l’étranger on ne peut plus revenir dessus”. […] Puis ils ont crié. Il a levé la table, il a grimpé sur la chaise. Il devenait violent. J’étais prête à appeler la gendarmerie. En levant la table, il voulait nous impressionner. […] C’est inacceptable. »

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