Les secrets d hypnoz by Dastier Dan

Auteur:Dastier,Dan [Dastier,Dan]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Fleuve noir
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE X

Mauk remontait tout doucement des profondeurs du néant. Sa pensée reprenait lentement consistance, mais il avait du mal à rassembler ses souvenirs. La lumière se fit peu à peu dans son cerveau embrumé. Son enlèvement... L'aérobulle... Les femmes en justaucorps rouge... Il ouvrit les yeux.

Il constata aussitôt qu'il n'était plus dans l'aérobulle, mais dans une sorte de pièce cubique, dénuée de tout mobilier. Les parois étaient lisses et d'une curieuse couleur métallisée, émettant des reflets satinés et froids. La lumière elle-même paraissait froide. Il chercha des yeux la source d'éclairage, mais ne la trouva pas. Une luminosité étrange, paraissant sourdre des parois mêmes de sa prison, et qui changeait sans cesse d'intensité, suivant un rythme incohérent. Il referma les yeux pour échapper à cette agression qui lui fatiguait la vue, mais la lumière était toujours présente derrière ses paupières, rouge cette fois, mais variant toujours de la même façon insupportable. Il percevait le bruit de sa propre respiration, mais comme amplifié par une caisse de résonance.

Ouvrant à nouveau les yeux, il voulut se lever, mais le simple frottement de ses bottes sur la surface lisse du plancher lui déchira les tympans. Il porta d’instinct les mains à ses oreilles, mais l’écho persistait, diminuant peu à peu d'intensité en vagues douloureuses. Il resta un instant immobile, le souffle court, attendant que les ondes s'atténuent, puis se décida à effectuer une nouvelle tentative. Il prit appui des deux mains sur le sol, se redressa aussi lentement qu'il put et se retrouva enfin debout. Il pivota doucement sur les talons et appuya ses mains contre la paroi... Puis il se risqua à passer son doigt sur la surface. Aussitôt, le simple frottement produisit un son démesuré qui lui crispa les nerfs... Le bruit continuait même après qu'il eût cessé de frotter et il comprit qu'il devait se trouver dans une sorte de prison qui amplifiait tous les sons qu'il produisait.

Il se mit en devoir d'explorer la pièce, mais ne put empêcher ses pas de résonner. Une cascade d'échos se répercuta entre les parois, lui vrillant le cerveau, et il tomba sur les genoux, retenant au prix d'un effort surhumain le gémissement qui lui montait aux lèvres. La douleur devenait intolérable et il accueillit comme une délivrance le silence qui s'installa peu à peu. Surtout, ne plus bouger... Et respirer le moins fort possible. Il s’appliqua à dominer sa respiration, n’osant même plus remuer les bras, de peur de créer un froissement qui ne manquerait pas d'être amplifié.

Il songea à Rezko et se demanda s'il avait connu avant de mourir cette étrange prison sonore. Il resta longtemps immobile, se détendant peu à peu, mais comprit très vite qu’on ne le laisserait pas en paix. Un tintement presque imperceptible venait de percer le silence et il se boucha désespérément les oreilles, dans l'attente des échos amplifiés. Ils survinrent presque aussitôt et il se souvint qu’il n’avait aucun moyen de protéger ses tympans. Ce fut pire que tout ce qu’il avait lui-même provoqué. Le bruit

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