Les ruines by Un livre Un film

Les ruines by Un livre Un film

Auteur:Un livre Un film [film, Un livre Un]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
ISBN: 9782749906058
Google: k6igGAAACAAJ
Amazon: 2749906059
Éditeur: M. Lafon
Publié: 2007-01-14T22:00:00+00:00


46

Eric était retourné dans la tente orange. Mauvaise idée. C’était le pire endroit où rester, mais il ne se décidait pas à sortir. Il se sentait passif, inerte. Malgré tout, alors même qu’il était comme enveloppé dans du coton, la panique s’emparait de lui. Piégé, sans aucune maîtrise de la situation, et son séjour sous la tente n’arrangeait certainement pas les choses. Mais Jeff lui avait dit de se mettre à l’ombre et d’essayer de se reposer. Il obéissait… avec pourtant l’intuition que ce n’était pas une bonne idée.

Il faisait de plus en plus chaud. Le soleil implacable montait dans le ciel, dardant de ses rayons le Nylon orange de la tente, au point que la toile elle-même sembla bientôt irradier de la lumière et de la chaleur au lieu d’y faire écran. Eric, étendu sur le dos, suant, les cheveux gras, cherchait à contrôler sa respiration. Il avait le souffle court, trop rapide ; il tentait de le ralentir en prenant de profondes inspirations pour remplir ses poumons. Le reste suivrait : son rythme cardiaque ralentirait, tout comme peut-être le flux de ses pensées. Les idées se bousculaient en effet dans sa tête. Tout allait bien trop vite. Il se savait au bord de l’hystérie – peut-être avait-il même déjà basculé de l’autre côté. L’angoisse s’était emparée de lui, sans qu’il puisse s’en libérer. Tout semblait hors de contrôle : son souffle, son cœur, ses pensées.

Eric se redressait sans cesse pour examiner sa jambe blessée. Il se penchait pour scruter sa blessure de plus près, plissant les yeux, tâtant du bout du doigt le tissu boursouflé. La plante était en lui… Mathias l’avait délogée à coups de couteau, mais il en restait encore. Eric le sentait. Il en était certain, mais les autres ne voulaient rien entendre. Ils l’ignoraient, le laissaient tomber alors que les ronces avaient recommencé à pousser, à pousser en lui, à le dévorer de l’intérieur, et lorsqu’elle aurait fini, il ressemblerait à Pablo. Il ne resterait plus que des os décharnés. Ni le Grec ni lui ne s’en sortiraient vivants. Ils allaient ajouter leurs cadavres aux massifs de verdure parsemant la colline.

Tout avait commencé dans la tente. Alors, pourquoi y était-il retourné ? Jeff. C’était à cause de lui. Il lui avait dit d’y aller, de se reposer – comme s’il pouvait encore se reposer. Jeff ne le croyait pas, voilà pourquoi. Il avait examiné le genou d’Eric quelques secondes, mais ça ne suffisait pas, pas du tout même. Il ne l’avait pas vue. Peut-être était-il impossible de voir cette plante, après tout. Peut-être était-ce là le vrai problème. Eric savait ce qu’il en était : il la sentait en lui. Il y avait quelque chose d’anormal dans sa jambe, une chose qui bougeait à l’intérieur mais ne lui appartenait pas, un corps étranger, avec un objectif bien précis. Eric aurait voulu la voir, et que Jeff et les autres la voient aussi. Tout irait mieux si seulement ils pouvaient la voir. Il ne devrait pas rester sous la tente, là où tout avait commencé, où tout pourrait recommencer.



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