Les représentations sociales by Pierre Mannoni

Les représentations sociales by Pierre Mannoni

Auteur:Pierre Mannoni [Mannoni, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Socio/Ethno/Démo/Education/Comm., Sociologie appliquée Questions sociales
ISBN: 978-2-13-060745-8
Éditeur: PUF
Publié: 2012-12-08T16:00:00+00:00


Chapitre IV

Représentations de l’autre et relations sociales

La représentation d’autrui chez l’enfant est essentiellement conditionnée par les schèmes organisationnels de la culture et les déterminants endogènes, inconscients du sujet. Psychologues et psychanalystes ont été assez unanimement d’accord pour souligner les représentations à caractère souvent inquiétant que pouvaient revêtir chez le jeune enfant les figures parentales. On connaît les classiques fantasmes de dévoration ou les menaces de castration en rapport avec le Père, ou ceux de frustration, persécution liés à la mauvaise Mère. Les contes et légendes en fournissent des images emblématiques sous les aspects du géant, de l’ogre, de l’ogresse ou de la sorcière qui participent aux représentations culturelles. Le surgissement du fantasme peut emprunter la forme d’une bête sauvage, loup, lion (voire cheval, comme dans les fantasmes du Petit Hans décrits par Freud) ou d’un animal fantastique : monstre, dragon. L’homme adulte ne se débarrasse peut-être jamais complètement de telles représentations, et l’on en trouve des échos célèbres dans les histoires de mer, en particulier, que ce soit Jonas avalé par le Léviathan, le capitaine Achab englouti par la baleine blanche ou les pieuvres pélagiques (en fait des calmars géants) de Jules Verne.

De nombreux contes pour enfants sont le lieu imaginaire où se projettent les conflits qui apparaissent au cours du développement. Dans Blanche Neige, par exemple : « L’enfant pubertaire est ambivalent dans son désir de surpasser celui des parents qui est du même sexe que lui : d’une part, il voudrait bien qu’il en soit ainsi ; d’autre part, il le redoute, en se disant que le père (ou la mère) encore si puissant pourrait en tirer vengeance. C’est l’enfant qui craint d’être détruit à cause de sa supériorité réelle ou imaginaire, ce ne sont pas ses parents qui ont envie de le détruire » (B. Bettelheim, 1976, p. 307 ; voir également M. L. von Franz, 1970). C. et S. Botella (op. cit., p. 770), s’appuyant sur R. Diatkine, rappellent que, du point de vue de la figurabilité, le conte se présente comme une véritable propédeutique à l’univers de la représentation. « Dans la communication entre l’enfant et l’adulte, le conte forme un véritable pont, conduisant le vécu inorganisé, difficilement représentable pour l’enfant dans une relation avec ses objets réels, vers l’univers merveilleux de la représentation. »



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