Les Poupées by Alexis Laipsker

Les Poupées by Alexis Laipsker

Auteur:Alexis Laipsker [Laipsker, Alexis]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller, Littérature française
Éditeur: Michel Lafon
Publié: 2022-02-15T00:00:00+00:00


– 37 –

Cette fois, la « Tempête Venturi » avait été trop brusque pour Olivia Montalvert qui était restée clouée sur place. Elle avait déjà du mal à le suivre en marchant, alors s’il courait…

Après l’avoir vu dévaler les escaliers, elle regagna son bureau où elle se plongea de nouveau dans la pile de feuillets.

Elle s’en voulut un peu de ne pas avoir percuté. Trouver des dissonances dans les pseudos, c’était quand même à sa portée !

Venturi avait raison, il devait y avoir une logique. Mais laquelle ? Elle examina donc la liste des pseudos avec un regard différent.

Quel était le lien entre le Grand Lys et le Fantôme Blanc ou le Cavalier Pâle ?

Cela ressemblait à des images oniriques.

Ou à des chevaux de course.

Elle tenta de les associer à ce qu’elle connaissait déjà : les poupées, la chapelle. Elle avait beau tordre des théories dans tous les sens, elle ne parvenait pas à une conclusion décisive.

Ces pseudos conservaient leur mystère.

Elle tapa le premier de sa liste dans son moteur de recherche. Soixante-dix millions de réponses.

Alors, sans conviction, elle les saisit ensemble.

Et là, à sa grande stupeur, un résultat s’afficha :

I

Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles

La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,

Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles…

– On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie

Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.

Voici plus de mille ans que sa douce folie

Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle

Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;

Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,

Sur son grand front rêveur s’inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle ;

Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,

Quelque nid, d’où s’échappe un petit frisson d’aile :

– Un chant mystérieux tombe des astres d’or

II

Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !

Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !

– C’est que les vents tombant des grands monts de Norwège

T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté ;

C’est qu’un souffle, tordant ta grande chevelure,

À ton esprit rêveur portait d’étranges bruits ;

Que ton cœur écoutait le chant de la Nature

Dans les plaintes de l’arbre et les soupirs des nuits ;

C’est que la voix des mers folles, immense râle,

Brisait ton sein d’enfant, trop humain et trop doux ;

C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pâle,

Un pauvre fou, s’assit muet à tes genoux !

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !

Tu te fondais à lui comme une neige au feu ;

Tes grandes visions étranglaient ta parole

– Et l’Infini terrible effara ton œil bleu !

III

– Et le poète dit qu’aux rayons des étoiles

Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,

Et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles,

La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

Menthe-à-l’eau lut et relut le poème, incrédule. Chacun des pseudos y figurait. Ce ne pouvait être un hasard.

Le nom de ce poème était sobre : Ophélie.

Mais que venait faire



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