Les pistoleros by Cook Will

Auteur:Cook, Will [Cook, Will]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Western
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE VI

À vrai dire, McClintock ne se faisait guère d’illusion. Bien sûr, si les bandidos les trouvaient, ils ne les abattraient pas tout de suite. Non. Ils s’en donneraient à cœur joie. La plupart d’entre eux n’avaient-ils pas du sang de Yaquis dans les veines ? Mais avant d’être capturé, McClintock était décidé à leur en faire baver.

En fin d’après-midi, ils entendirent des cavaliers avancer le long d’une piste qui les dominait. McClintock jugea qu’ils étaient moins d’une trentaine. Ils se tapirent dans leur cachette.

Lorsque le bruit des sabots se fut évanoui, les deux hommes se regardèrent, la gorge sèche.

Leur attente se poursuivit…

Bientôt, le crépuscule noya le flanc de la montagne.

La lune, pleine, se leva dans un ciel piqueté d’étoiles.

McClintock se glissa, silencieux comme une ombre, hors des broussailles et se posta sur la roche plate, encore tiède, son poignard à la main.

Pas un bruit. Nul souffle de vent.

La soif tenaillait Jim. Il n’avait rien absorbé depuis vingt-quatre heures – non plus que son compagnon, d’ailleurs. Immobile, il guettait la piste.

L’attente ne fut pas longue. Au bout d’un quart d’heure, il dressa l’oreille : ils arrivaient ! Ils passèrent devant la cachette en file indienne, gesticulant et braillant comme des diables. « Ils doivent nous croire bien loin », songea McClintock. Il risqua un œil pour les dénombrer. Dix-neuf. L’équipe ne devait pas être au complet. Une demi-douzaine de traînards s’étaient certainement égayés dans la nature.

Cinq longues minutes s’écoulèrent – qui semblèrent autant d’heures à McClintock. Soudain, trois gars se pointèrent sur la piste. Étaient-ce les derniers ? Il eut bien envie de leur plonger dessus, mais il se ravisa en les voyant se retourner et agiter les bras.

Un autre les suivait de loin.

Les trois bandidos poursuivirent leur route en s’esclaffant.

McClintock s’aperçut alors que deux types fermaient la marche.

Était-ce vraiment l’arrière-garde ?

Il lui fallait tenter le tout pour le tout. Il attendit quelques secondes, puis fit rouler le caillou le long de la pente. Beech trancha la lanière. La pierre atteignit un Mexicain à la nuque. McClintock eut l’impression qu’un melon trop mûr s’était écrasé par terre.

Le Mexicain qui précédait l’autre se retourna. Jim lui bondit dessus en lui enfonçant la lame jusqu’à la garde dans la poitrine. Les deux hommes roulèrent dans un fourré. Lentement, McClintock se releva en retirant son poignard du corps de sa victime. Le type n’avait pas eu le temps de dire ouf.

Jim et Beech se précipitèrent sur les chevaux et les empêchèrent de renâcler en leur flattant l’échine. Puis ils dépouillèrent les deux cadavres ; tout y passa : vêtements, armes, munitions. Ils n’oublièrent pas les bidons d’eau, presque pleins.

Puis McClintock chassa les bêtes à grands coups de chapeau sur la croupe. Beech ouvrit la bouche pour protester.

— Réflexion faite, c’est plus prudent de continuer à pied, lui chuchota Jim.

Chargés de leur butin, ils continuèrent l’ascension pendant plus d’une heure. McClintock s’arrêta enfin près d’une petite grotte et tendit un bidon à son camarade. Ils avalèrent le précieux liquide.

Soudain, une détonation éclata au loin, répercutée par l’écho.

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