Les maîtres des pulsars by Pierre Barbet

Auteur:Pierre Barbet [Barbet, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA 413 (1970)
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE VI

Le commandant et Marimoto eurent beau vérifier leurs appareils sous tous les angles, tester les circuits, ils ne découvrirent aucune panne. Ces perturbations provenaient de l’espace environnant. Pire encore, les chronomètres eux-mêmes s’étaient arrêtés… Et, pour tout couronner, lorsque les Terriens voulurent regagner le puits par lequel ils venaient de descendre, impossible d’en trouver la moindre trace : le carrousel hallucinant des images serpentant autour d’eux empêchait tout repérage.

D’un geste instinctif, Doris vint se blottir contre Don qui l’entoura de ses bras sans mot dire.

De son côté, Marimoto tripotait désespérément ses instruments pour essayer de comprendre ce qui se passait, en vain, tous refusaient de fonctionner.

Alors, le Japonais s’assit calmement sur le sol, les jambes repliées sous lui et se plongea dans une profonde méditation. Il demeura ainsi, totalement immobile pendant un laps de temps assez court, à ce qu’il sembla à ses compagnons.

Puis, il se releva et déclara d’une voix mesurée :

— Je ne suis pas très sûr de mes conclusions. Nous devons être entourés de dyspromium, métal très rare qui provoque des distorsions spatio-temporelles. Peut-être s’agit-il de minerai naturel, je crois plutôt que nous nous trouvons en présence d’une barrière qui entoure la cité des habitants de cette planète.

Doris releva la tête, ses grands yeux pleins de terreur, elle souffla :

— Alors, nous sommes perdus… Impossible de retrouver notre chemin. Oh ! Don, j’avais tant espéré que vous me ramèneriez sur Terre…

— Allons ! fit l’astrot d’un ton qu’il voulait optimiste, il n’y a pas de raison de désespérer : nous sommes tombés dans ce piège comme des idiots, d’accord ! Mais nous trouverons bien le moyen d’en sortir. N’est-ce pas, Marimoto ?

— Si mes souvenirs sont exacts, reprit le Japonais, la plupart des radiations sont perturbées par ce sacré métal. Je crois pourtant qu’il n’agit pas sur les neutrinos. Or, le Pulsar en émet d’assez grandes quantités, si nous trouvions le moyen de les détecter, nous saurions où se trouve cette étoile. Maintenant, il fait nuit à la surface. L’émission de particules indiquera donc le bas.

— L’ennui, c’est que nos instruments ne fonctionnent plus…

— Vous avez, hélas ! raison, commandant. Décidément, la situation me paraît sans issue…

Tous restèrent muets un long moment.

Serrés les uns contre les autres, ils n’osaient bouger de peur de se perdre dans cet univers fantomatique où leurs sens ne pouvaient être d’aucun secours.

Puis, Castro s’écria d’une voix tonnante :

— C’est tout de même trop bête ! Nous n’allons pas rester ici sans rien tenter jusqu’à ce que nos réserves soient épuisées. Nous ne possédons plus aucun moyen de guidage, eh bien ! tant pis. Avançons au hasard, après tout, si ce fameux métal est si rare, la zone de distorsion ne doit pas s’étendre sur une grande distance.

Il fouilla alors dans son havresac et en sortit une mince corde de nylex, puis reprit :

— Voilà, nous allons faire comme les alpinistes des temps anciens et nous attacher solidement. Je vais prendre Sultan sur mon dos, Norman fera de même avec Eclair, puis nous avancerons jusqu’à la fin de cette barrière.

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