Les imposteurs by G.-J. Arnaud

Les imposteurs by G.-J. Arnaud

Auteur:G.-J. Arnaud [Arnaud, G.-J.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 2265012912
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1980-04-04T10:05:49+00:00


CHAPITRE XVII

En début d’après-midi, il se rendit au cadastre et obtint qu’une employée s’occupe spécialement de rechercher une villa achetée au nom de Claire Dumas.

— Vous aurez la réponse demain au plus tard, lui assura l’inspecteur qui l’avait reçu et auquel il avait affaire en général.

— Se peut-il que la villa soit au nom d’une personne et qu’une autre paie les impôts locaux ?

— C’est possible. Lorsque quelqu’un va payer au guichet du percepteur, il suffit qu’il ait la feuille d’impôts. On n’a jamais vu quelqu’un payer pour quelqu’un d’autre sans raison.

Au-dehors, il faisait très beau, très chaud, et il eut soudain envie de monter jusqu’au cabanon pour y finir l’après-midi et y passer la nuit. Mais depuis quelque temps, il négligeait ses chantiers et il prit la direction de Bandol, roula au bord de mer en se souvenant que, dans le temps, il aimait follement faire du bateau. Et puis il avait complètement changé de passion, s’était réfugié dans l’intérieur des terres, avait acheté ce cabanon. Personne n’en connaissait l’existence. Sauf son ennemi intime…

Tandis que le chef de chantier se lançait dans des explications techniques, il pensait à autre chose. Bientôt l’homme se rendit compte de sa distraction et s’arrêta de parler.

— Vous disiez ? fit Moreau un peu hagard, comme réveillé en sursaut.

— Vous ne vous sentez pas bien, monsieur Moreau ?

— Si, très bien, pourquoi ?

— Ben, ce matin, le bruit courait que vous devriez vous arrêter quelque temps pour entrer en observation.

Moreau fit un demi-tour si rapide que le chef de chantier recula comme s’il craignait d’être pris au collet.

— Le bruit courait… Ça ne veut rien dire, ça. Qui racontait de telles sornettes ?

— Je ne sais pas. Des ouvriers.

— Vous me croyez malade, vous ?

Prudent, le chef de chantier soupira :

— Tout le monde est fatigué, en ce moment… Moi, j’ai des rhumatismes et la nuit…

Moreau s’éloignait à grandes enjambées furieuses vers sa Mercedes et le chef de chantier secoua la tête comme s’il ne comprenait pas. Son patron retourna dans ses bureaux, se rappelant qu’il n’avait pas vérifié si son persécuteur n’avait rien pris lors de sa visite de la veille.

Il fouilla dans ses classeurs, ses tiroirs, chercha avec minutie le moindre indice. Il se rendit chez Catherine en évitant toute brusquerie, mais elle sursauta quand même.

— Je vous fais peur ?

— Non, monsieur, mais je suis nerveuse.

— Il ne vous manque rien ?

Elle le regarda, interloquée. D’un geste, il engloba son bureau, des classeurs.

— Vous n’avez pas remarqué l’absence d’un dossier, d’une chemise, je ne sais pas, moi ?

— Mais, monsieur…

— J’ai l’impression que nous avons eu de la visite, hier au soir. Je ne peux rien vous expliquer encore. Mais je vous demande de tout vérifier.

— Mais, monsieur, je suis en train…

— Laissez tomber tout ça et visitez avec soin tous les recoins, vérifiez scrupuleusement. Je compte sur vous.

Cette fois, elle ne put dissimuler ses pensées intimes et il serra les dents, lui tourna le dos pour s’approcher de la fenêtre. Il ne pouvait pas poser sa question et supporter son regard en même temps.



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