À revers et contre tout by Richard Gasquet

À revers et contre tout by Richard Gasquet

Auteur:Richard Gasquet [Gasquet, Richard]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Stock
Publié: 2022-05-18T09:15:29+00:00


Seb et Sergi, juste un peu tard

Je l’ai déjà écrit en évoquant mes crises passagères, mais j’ai eu souvent le sentiment de ramer seul. Il m’a manqué, au début de ma carrière professionnelle, un grand coach. Quelqu’un qui sait vraiment, qui a l’expérience du haut niveau, et maîtrise l’éventail de compétences nécessaire à l’accompagnement des meilleurs espoirs, du mental à la gestion technique et tactique des matches. C’est à ce moment-là, en début de carrière, que j’en aurais eu le plus besoin. Cela en aurait sûrement bouleversé le cours. Aujourd’hui encore, cet état de fait reste un grand regret, une immense frustration.

J’affirme cela avec d’autant plus de certitude que j’ai analysé les premiers pas sur le circuit de Carlos Alcaraz, l’espoir espagnol guidé par Juan Carlos Ferrero, l’ancien vainqueur de Roland-Garros. En les voyant tous les deux, je m’étais dit que ce tandem réussirait forcément. Je l’avais prévu bien avant que Carlos ne parvienne en quart de finale de l’US Open en septembre 2021 et ne défraye la chronique en remportant le Masters 1000 de Miami. Il est certain que Ferrero a fait gagner trois ans à ce jeune joueur. Alcaraz, je l’envie : il jouit d’un trésor inestimable… Je suis persuadé de ce que j’avance, parce que j’ai eu la chance de travailler avec des entraîneurs de ce calibre et de mesurer directement leur apport à mon jeu. Dommage, c’était un peu tard…

Après le départ d’Éric Deblicker en 2008, et l’affaire du contrôle positif à la cocaïne en 2009, je vis une période de flottement de deux ans avec Guillaume Peyre et Gabriel Markus, un entraîneur argentin. C’était une fausse bonne idée. On voulait changer, voir autre chose, se confronter à une autre culture, mais le timing n’était pas bon : c’était une période de reconstruction pour moi. J’ai recommencé à bien jouer à partir de mars 2011, sous la conduite du binôme Sébastien Grosjean et Riccardo Piatti. Ces deux-là sont complémentaires. « Seb », je le respecte car j’ai grandi en le voyant faire de très beaux résultats ; Riccardo, lui, prend de la distance, adopte une posture plus paternelle. Avec Sébastien Grosjean, je n’ai que huit ans d’écart.

La première fois que nous avions tapé dans la balle ensemble, ce devait être au printemps 1999, à Sophia Antipolis, alors que je venais de gagner les Petits As et que l’on m’avait fait jouer, sans doute par curiosité, contre l’un des meilleurs Français de l’époque. Il avait été surpris, je me souviens, par ma capacité à tenir la diagonale revers, ainsi que mon « coup d’œil », qui me permettait d’endurer des échanges avec des joueurs bien plus physiques que moi. Nous nous étions ensuite côtoyés sur le circuit, en Coupe Davis, et avions noué une belle relation enrichie, donc, par son implication à mes côtés en tant qu’entraîneur. Il savait ce que j’étais en train de vivre car il l’avait expérimenté lui-même : la pression qu’un joueur de haut niveau ressent durant une rencontre, le contexte qui entoure



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