Les fils des ténèbres by Dan Simmons

Auteur:Dan Simmons [Simmons, Dan]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Fiction, General
ISBN: 9782253141204
Éditeur: LGF/Le Livre de Poche
Publié: 2003-04-23T22:00:00+00:00

L’étudiant en médecine avait trouvé pour Kate et O’Rourke un appartement en sous-sol, dans une petite rue du vieux quartier du parc du Cismigiu. Il y avait deux pièces, la minuscule chambre à coucher de Kate et la « salle de séjour » aux murs nus où O’Rourke dormait sur un divan pendant les quelques heures qu’il passait là. Les toilettes, situées au rez-de-chaussée, étaient « privées », parce que personne d’autre n’habitait la maison à cause des « rénovations » en cours ; Kate n’avait vu ni ouvriers ni traces d’un travail récent dans les pièces vides du rez-de-chaussée et du premier étage. Les gros radiateurs du sous-sol étaient aussi froids et morts que des sculptures métalliques ; la petite cheminée de la chambre de Kate constituait la seule source de chaleur. Lucian avait acheté un gros sac de charbon en les avertissant qu’il était encore illégal d’en brûler et Kate essayait de se contenter d’une brève flambée quand elle s’habillait le matin et d’un minuscule feu dans la soirée.

Il faisait très froid.

Kate frissonnait toujours lorsque Lucian la fit monter dans sa Dacia.

« Où est O’Rourke ? » demanda-t-elle. Le prêtre était sorti peu après le petit déjeuner sans dire où il se rendait.

Lucian haussa les épaules. « Probablement toujours à la recherche de Popescu. »

Kate acquiesça. L’inactivité de ces trois derniers jours l’avait presque rendue folle. Elle n’était pas sûre de ce qu’ils trouveraient en revenant à Bucarest – un indice peut-être, un signe du retour forcé de Joshua –, mais, en l’absence de tout fil directeur, elle n’avait pu que rester blottie dans le sous-sol pendant que le prêtre faisait des incursions dans la ville. Ni l’un ni l’autre n’avaient de visa, les autorités guettaient probablement l’arrivée de Kate, et il leur était impossible de demander de l’aide à l’ambassade américaine, à l’UNICEF, à l’Organisation mondiale de la santé, ou aux autres organismes familiers.

Mais O’Rourke pouvait compter sur les quelques églises catholiques du coin et sur le quartier général de l’ordre des Franciscains en Roumanie pour établir des contacts. Et leur premier but était de retrouver M. Popescu, l’administrateur de l’hôpital où Kate avait travaillé et découvert Joshua. Ils n’avaient pas de raison particulière de croire que le fuyant petit fonctionnaire faisait partie du complot aboutissant à l’enlèvement de son fils adoptif, mais il fallait bien commencer par quelque chose.

O’Rourke ne l’avait pas retrouvé – aux prêtres amis qui s’étaient enquis de lui à l’hôpital, on avait répondu qu’il était en congé – et, au bout de trois jours, Kate avait décidé de sortir de sa cachette pour ne pas devenir folle.

La Dacia démarra après plusieurs tentatives et ils s’engagèrent en cahotant sur les pavés du boulevard Schitu Magureanu qui longeait le parc du Cismigiu. C’était la seconde semaine d’octobre, mais la plupart des arbres avaient déjà perdu leurs feuilles. La pluie glaciale bombardait de nouveau le pare-brise et seul l’essuie-glace du côté du conducteur tressautait en crissant comme un ongle contre un tableau.

« Parlez-moi du Syndicat des étudiants arabes », dit Kate.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.