[Les enfants de la lampe magique 1] Le secret d'Akhenaton by P.B. Kerr

Auteur:P.B. Kerr [Kerr, P.B.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Dévoreuses, Djinn
Publié: 2012-10-19T22:00:00+00:00

Chapitre 15

Akhenaton

Parmi la douzaine de musées que compte Le Caire, le musée des Antiquités — également appelé musée du Caire — est le plus grand, le plus rose et le plus célèbre. Le bâtiment est énorme, l’intérieur vétusté, mal aéré, mal éclairé, mal entretenu, malodorant, et il s’y entasse des trésors inestimables, généralement exposés sans le moindre souci d’explications pour le visiteur. C’est aussi l’un des plus beaux musées du monde.

Après avoir franchi la porte principale et montré patte blanche aux nombreux gardiens chargés de la sécurité, Nemrod conduisit John et Philippa vers la rotonde et leur annonça qu’il avait un aveu à leur faire avant de leur présenter Akhenaton :

— Il s’agit d’un détail important concernant l’usage de vos pouvoirs ; j’aurais dû vous en parler dès le début. Hussein Hussaout y a fait allusion tout à l’heure, lorsqu’il m’a demandé de lui accorder trois vœux. Je présume que cela ne vous aura pas échappé. Bref, il est temps que vous sachiez pourquoi nous autres djinns, nous ne faisons pas plus souvent usage de nos pouvoirs. Pourquoi, par exemple, je me déplace en avion et pas en tapis volant ; pourquoi j’ai besoin de quelqu’un pour préparer mes repas au lieu faire apparaître des plats tout cuisinés. En résumé, pourquoi je fais quantité de choses à la manière des humains au lieu de les faire façon djinn.

— Oui, je me suis déjà posé la question, reconnut John.

— Vous avez sans doute compris que les djinns ont une espérance de vie bien supérieure à celle des femmes et des hommes d’ici-bas. Environ cinq cents ans en moyenne, et même au-delà lorsqu’on est à l’intérieur d’un bocal ou d’une bouteille, car on entre alors dans une sorte d’état d’hibernation virtuelle. Cependant, chaque fois que nous avons recours à notre pouvoir, nous perdons un peu de notre force vitale. C’est pourquoi nous ressentons alors une immense fatigue ; à cause de cette parcelle de vie qui nous échappe à jamais.

— C’est vrai, dit Philippa. Je m’en souviens maintenant. Quand le vœu de Mme Trump s’est réalisé, je me suis sentie vidée. Pendant une seconde, j’ai même cru que j’allais m’évanouir.

— C’est la raison pour laquelle il ne faut utiliser nos pouvoirs qu’avec parcimonie. Lorsque tu exauces un vœu ou que tu fais apparaître ou disparaître quelque chose, le feu qui brûle en toi s’affaiblit légèrement et le temps qui t’est imparti sur cette Terre s’amoindrit d’autant. Et plus un djinn vieillit, plus il lui en coûte d’accorder un souhait.

— Combien de temps perd-on à chaque coup ? voulut savoir John avec son sens pratique.

— C’est difficile à déterminer. Mais en règle générale, et pour un djinn de mon âge, un vœu équivaut à un jour de vie en moins. Pour vous ce n’est rien, évidemment. En revanche, pour Mister Rakshasas, chaque journée compte. Voilà pourquoi il n’utilise presque plus jamais ses pouvoirs à présent — sauf pour la transsubstantiation, car cette opération requiert très peu d’énergie vitale. J’aurais bien voulu vous laisser

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