Les dynamiteurs by Whitmer Benjamin

Les dynamiteurs by Whitmer Benjamin

Auteur:Whitmer, Benjamin [Whitmer, Benjamin]
La langue: fra
Format: epub
Tags: A lire
Éditeur: Gallmeister
Publié: 2020-09-02T22:00:00+00:00


22

SAM ET GOODNIGHT VONT VOIR

LE PASTEUR TOM

GUN WA avait fermé boutique et vidé la fumerie d’opium. Cora, Goodnight et moi nous tenions près de la porte du box, et regardions le pasteur Tom s’occuper de Hope. Tous les petits étaient assemblés là avec eux. Ulysses tenait Fawn, la petite albinos, sur ses genoux, et lui parlait doucement en langue cheyenne. Jefferson, Offie et Lottie étaient collés les uns contre les autres, frissonnants et défaits. Commodore et Watson se serraient l’un contre l’autre et gigotaient des pieds comme pour une danse. Rena leur parlait gentiment. Leur expliquait qu’ils étaient en sécurité. Elle montra Goodnight du doigt et leur dit qu’il ne laisserait personne leur faire ce qu’on avait fait à Hope.

— C’est vrai que jusqu’ici, il a fait un boulot titanesque, dit Hiram. (C’était le seul qui ne pleurait pas.) Je vois pas pourquoi on lui ferait pas confiance.

Sur ce, Goodnight entra et prit Commodore sous un bras, Watson sous l’autre. Il fit un petit signe de tête à l’attention de Rena, puis les porta dehors. Rena resta pour rassurer le reste des enfants.

Le pasteur Tom pansait le visage de Hope avec un torchon et une bassine. Lorsqu’il l’eut bien nettoyé, il s’arrêta.

— Avez-vous une idée de qui a bien pu faire ça ? dit-il.

— Vous connaissez quelqu’un qu’en a quelque chose à foutre ? dit Cora.

— Oui, moi, dit le pasteur Tom d’une voix qui ne semblait pas parfaitement pastorale.

— C’est vous tous, dit Cora.

J’avais l’impression d’être pris dans une sorte d’ambre noire. Je ne voyais que de vagues formes grises. Il y avait une chose qu’il fallait que je dise. Juste une. Mais je n’arrivais pas à faire bouger mes lèvres.

— Venez chez moi. (La voix du pasteur était grave.) Venez chez moi, et je m’occuperai de vous.

— Occupez-vous des vôtres, dit Cora, et on n’aura pas besoin de venir chez vous.

— J’arriverai peut-être à la maintenir en vie quelque temps, dit-il. J’en doute, mais je peux essayer. Elle ne sera pas bonne à grand-chose si je le fais.

J’étais toujours incapable de parler. Je savais exactement ce que je devais dire, mais je n’y arrivais pas.

Puis Cora le dit pour moi.

— Combien de morphine avez-vous ?

Le pasteur Tom lui administra la morphine, s’assura qu’elle avait l’effet escompté, puis s’en alla.

Cora et moi étions assis sur la couchette élimée. Tout près du corps. La peau de Hope était si blanche qu’elle en était translucide. Les trous qu’elle avait à la place de son œil, de son oreille et de son nez semblaient se contracter, et une minuscule flaque de sang luisait à l’intérieur de chacun. Les planches qui obstruaient la fenêtre du box anesthésiaient la nuit.

— Comment est-elle arrivée ici ? dis-je.

— Elle a marché dans son sommeil, dit Cora. Rena l’a trouvée en rentrant.

Puis Cora sortit son revolver de sa robe et ouvrit le barillet. Chargé.

— T’as pas la moindre idée de qui a pu faire ça, dis-je. Ça pourrait être n’importe quel cow-boy ou chinetoque de The Line.

Son pistolet se mit à trembler.



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