Les coeurs les plus farouches by James-Oliver Curwood

Les coeurs les plus farouches by James-Oliver Curwood

Auteur:James-Oliver Curwood [Curwood, James-Oliver]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction
Publié: 1913-01-03T23:00:00+00:00


CHAPITRE XII

PETITE MYSTÈRE RETROUVE SON PÈRE

Ayant décidé Pelletier à monter sur le traîneau, Billy courut à la tête de l’attelage et les chiens repartirent tirant leur fardeau plus pesant.

« Maintenant, à la lisière de la forêt, cria-t-il à Kazan. Ça fait cinquante milles, mon vieux ! et il faut couvrir le trajet avant l’aube. Sinon… »

Il n’acheva point. Mais Kazan tira plus fort comme s’il avait entendu et compris. Le traîneau avait atteint déjà l’étendue illimitée de la steppe et Mac Veigh sentit le vent frapper son visage. Il soufflait du Nord-Ouest et par brusques rafales chargées de neige. Au bout de quelques minutes, Billy fut stupéfait de voir que le visage de Petite Mystère en était tout recouvert.

Pelletier était accroupi sur le traîneau, les pieds engagés dans les courroies des couvertures. Sa blessure et la sensation pénible d’aller à contresens de la marche sur un traîneau cahotant lui donnaient le vertige et il se demandait si ce qu’il voyait ramper lentement hors de la nuit était le résultat de son éblouissement ou une réalité. Nul bruit derrière lui. Mais une tache plus sombre s’était rapprochée de sa vue, parfois augmentant puis disparaissant presque. Deux fois, il saisit son fusil. Deux fois il l’abaissa, persuadé que la chose qu’il voyait derrière lui n’était qu’une chimère créée par son imagination. Il était possible que ceux qui les poursuivaient eussent perdu leur trace dans les ténèbres et, par conséquent, il se retint de tirer.

Il fixait attentivement l’ombre, lorsque d’elle jaillit un éclat de flamme et une balle passa en sifflant près du traîneau, à un mètre sur la droite. C’était un coup superbe; il y avait là un tireur adroit et Pelletier riposta si vivement que le bruit du premier coup n’était pas encore éteint qu’un second suivait. Cinq fois son révolver automatique envoya ses plombs avant-coureurs aux profondeurs de la nuit, et, au cinquième coup, un des chiens des Esquimaux hurla un cri sauvage de douleur.

« Bravo ! cria Billy. Voilà un équipage hors de question, Pelly. Nous pouvons les battre de vitesse. » Il entendit le rapide heurt métallique des cartouches nouvelles que Pelletier glissait dans le barillet de son fusil. Mais en dehors de ce bruit, du vent et des efforts de l’attelage, on ne percevait rien d’autre. Un silence menaçant s’appesantit derrière eux. Le fracas des banquises lointaines décrût. La terre n’était plus secouée sous leurs pieds par l’épouvantable éclatement des glaciers entrechoqués. Au lieu de cela, le vent augmentait et la neige fine s’épaississait. Billy ne se retourna plus pour regarder derrière lui. Il fouillait l’immensité devant lui et aussi loin qu’il pouvait voir à droite et à gauche. Au bout d’une demi-heure les chiens haletants se mirent au pas et Billy marcha tout près du traîneau à côté de son camarade.

« Ils y ont renoncé, grommela Pelletier faiblement. J’en suis content, Mac, car j’ai… j’ai le vertige. » Il était maintenant étendu sur le traîneau, la tête appuyée sur un tas de couvertures.

« Tu sais comment



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