Les amants maudits T3 La Maison des malédictions by K.A. Linde

Les amants maudits T3 La Maison des malédictions by K.A. Linde

Auteur:K.A. Linde [K.A. Linde]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9791038125407
Éditeur: Collection Infinity
Publié: 2024-01-16T23:00:00+00:00


***

Kerrigan grelotta jusqu’à ce que le soleil ne s’élève enfin dans le ciel et perce le brouillard neigeux. Les fourrures et les nouvelles bottes contribuaient à l’empêcher de geler sur place. Les raquettes lui permettaient de ne pas s’enfoncer dans la neige et la maintenaient plus ou moins près de la surface. Mais rien n’y faisait, elle était frigorifiée.

Ses compagnons de cordée étaient soit nés dans ce climat, soit, comme Fordham, avaient passé des mois à s’y adapter. A contrario, elle débarquait tout juste de Kinkadia où l’été battait son plein. Son corps était habitué à la chaleur et à l’humidité, pas à la neige.

Même pas un peu.

Elle ne pouvait cependant pas se plaindre. Les Erewains préféreraient l’abandonner que de faire demi-tour à présent.

Elle utilisait des petits jets de magie pour faire apparaître une flamme dans sa main et réchauffer ses extrémités, mais elle ne résistait pas longtemps au froid polaire. Kerrigan n’avait aucune idée de ce qu’elle aurait à affronter une fois qu’ils auraient gravi la montagne. Elle aurait besoin de toute sa magie.

Lorsqu’ils s’arrêtèrent pour un court déjeuner, Kerrigan s’effondra avec son sac au pied d’un arbre. La neige avait cessé de tomber une heure plus tôt, faisant place à un froid sec, qui – elle le savait maintenant – était pire qu’un froid humide. Chaque coup de vent mordait sa peau. Elle remonta son masque pour se protéger du froid à défaut du vent.

— Ne te repose pas trop longtemps, avertit Darvin. Ton corps va se refroidir.

— Ou repose-toi tant que tu veux, grommela Enta en s’éloignant.

Fordham offrit une main à Kerrigan et la hissa pour l’aider à se relever.

— Comment ça va ?

— Gelée.

Elle prit une gorgée d’eau, qu’elle avait dû réchauffer, puis une bouchée de pain et de viande. Elle avait renoncé à enfoncer ses dents dans le fromage qui était dur comme de la pierre.

— Et ta magie ?

— Bien, grommela-t-elle.

— Tu as eu une vision. Je sais ce que ça te fait.

Elle rencontra son regard.

— Je ne ferai pas marche arrière. J’arriverai à aller au sommet.

Il la dévisagea, espérant sûrement qu’elle changerait d’avis, mais il la connaissait mieux que ça. Elle ne reculait jamais devant un défi.

Enfin, il hocha la tête.

— Garde tes réserves autant que possible, mais reste au chaud. Tu peux perdre tes doigts et tes orteils à cause du froid si tu ne fais pas attention.

Elle remua ses doigts froids dans ses gants.

— Jusqu’ici, tout va bien.

Quelques heures plus tard, elle maudissait son entêtement. Le vent s’était levé, ce qui avait donné à la corde un nouveau but : l’empêcher de s’envoler. Elle était grosso modo moitié moins grande et moins large qu’un Erewain moyen et n’était clairement pas vouée à affronter ces conditions extrêmes. Fordham l’avait ramassée deux fois dans la neige. Elle trouva enfin une grosse branche et l’arracha de l’arbre pour s’aider à garder les pieds dans la neige. Elle était juste assez lourde pour manœuvrer son centre de gravité sans l’aide de personne. Du moins jusqu’à ce qu’ils atteignent une falaise abrupte.



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