Le XVIIIe siècle - 1740-1820 by Anne Conchon & Frédérique Leferme-Falguière

Le XVIIIe siècle - 1740-1820 by Anne Conchon & Frédérique Leferme-Falguière

Auteur:Anne Conchon & Frédérique Leferme-Falguière [Conchon, Anne & Leferme-Falguière, Frédérique]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire, XVIIIe siècle, économie, politique
Éditeur: Hachette Éducation
Publié: 2007-11-13T23:00:00+00:00


Pombal entame une politique de réformes qui vise à moderniser en profondeur tous les rouages de l’État. Sa politique se heurte à la noblesse et au clergé, et le ministre ne peut compter que sur le faible soutien de la bourgeoisie commerçante. En 1758, prenant le prétexte d’un complot aristocratique visant le roi, il élimine une partie des grandes familles, comme celles d’Aveiro et de Tavora dont les membres sont exécutés, emprisonnés ou exilés. Pendant toute la durée de son ministère, la haute aristocratie est réduite au silence. Pombal accuse aussi les jésuites d’être impliqués dans le complot contre le roi et d’entretenir l’agitation au Brésil. Il obtient d’abord leur éviction des postes de confesseurs de la cour puis leur expulsion définitive en 1759. Cette mesure, qui s’accompagne de procès, mécontente la papauté avec laquelle Pombal rompt les relations diplomatiques pendant neuf ans. Il intriguera plus tard auprès de Rome afin d’obtenir l’interdiction définitive des jésuites. Le ministre confisque les biens des jésuites, et diminue les dons de l’État aux autres monastères et couvents. Réduisant aussi le nombre de pensions et de commanderies, il arrive à freiner les dépenses de l’État. Il crée un bureau des finances qu’il dirige lui-même. En 1760, il réforme la police en mettant en place une intendance générale de police à Lisbonne, toute dévouée à ses ordres. Deux ans plus tard, il modernise l’armée qui atteint 40000 hommes. Le troisième volet de sa politique concerne l’enseignement : il tente de mettre sur pied un « collège royal des nobles », qui doit accueillir à la fois les fils de la noblesse et de la bourgeoisie, afin de former les futurs cadres de l’État; cet établissement qui fonctionne entre 1766 et 1772 est un échec et Pombal n’arrive pas à créer une élite moderne cultivée.

Le programme et les méthodes dictatoriales de Pombal sont très éloignés de l’idéal des Lumières. Dans le domaine des libertés, il continue de censurer les ouvrages qui le desservent, notamment l'Encyclopédie, et utilise l’Inquisition à son profit. En 1760, le frère du ministre devient ainsi Grand Inquisiteur et, en 1767, a lieu le dernier grand autodafé à Lisbonne. Dans le domaine économique, il se montre un ferme partisan du colbertisme, répugnant à toute mesure libérale et refusant les thèses des physiocrates. Sa politique consiste à favoriser le commerce, notamment colonial. Le Portugal bénéficie de ressources en or considérables, provenant du Brésil; il exporte en retour vers les colonies de l’huile d’olive, du sel, des vins de Porto. Entre 1753 et 1759, Pombal met sur pied de grandes compagnies de commerce à destination de l’Asie et du Brésil qui détiennent le monopole du commerce colonial. Cette politique s’accompagne d’un protectionnisme renforcé, interdisant notamment l’importation de marchandises françaises. Toutefois, le contexte économique n’est pas favorable et l’or se déprécie. Pour compenser ce manque à gagner, Pombal se lance dans l'industrialisation en créant plus de 70 manufactures dans le pays entre 1769 et 1777. Cette politique est un incontestable succès mais le ministre a totalement négligé l’agriculture et les infrastructures routières.



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