Le trône de fer by Simon Hawke

Auteur:Simon Hawke [Hawke, Simon]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 2015-06-29T11:52:57+00:00

CHAPITRE III

Ce soir-là, Aedan avait envie de sortir du palais et de boire quelque chose de fort. Il se rendit à la taverne du Basilic Vert. En cas d’urgence, on savait où le trouver, il avait laissé un mot.

Ils étaient rentrés en début de soirée à la capitale. La foule habituelle se pressait dans les rues, comme à tous les départs et retours de campagnes. Seulement, cette fois-ci, les habitants ne les avaient pas applaudis ; il manquait beaucoup trop d’hommes.

Après la dispersion des troupes, Aedan était allé au palais avec l’empereur et d’autres nobles dont les vicomtes Ghieste et Alam, à qui leur rang – et leur statut d’otages, mais ça ne se disait pas tout haut –, donnait droit à des appartements confortables au palais. Mikael s’était retiré dans sa chambre et avait donné l’ordre de ne pas le déranger. Depuis son retour des Rocs de l’Araigne, il n’avait pas dit un mot. La campagne avait été désastreuse et il s’en voulait.

La chance les avait lâchés ; ils étaient sortis dans les Rocs de l’Araigne. Les hommes étaient exténués, les blessés se traînaient à l’arrière. On ne savait pas combien de soldats étaient restés de l’autre côté. Le petit homme avait raison, le Cavalier de Glace était une Horreur.

Ils étaient arrivés en plein bois, sans sentier, sans soleil. Les elfes avaient pris la direction du sud, vers Diemed. Le jeune vicomte Ghieste, qui marchait derrière le vicomte Alam, avait donné son cheval à Mikael, épuisé par la colère divine. Il avait senti quelque chose dans son cou, mais n’avait pas réagi, personne ne parlait. Le silence était total… anormal, comme dans le Monde de l’Ombre.

— Toi aussi, tu sens ? avait demandé Sylvana. Qu’est-ce ? (Sur la gauche, les branches frissonnaient.) Dis aux hommes de faire attention. Il y a quelque chose dans les buissons.

— Oui…

Le bruit s’était amplifié. Les hommes étaient devenus inquiets. Aedan avait rejoint Korven et Mikael qui, reprenant ses esprits, scrutait les alentours. Le jour s’était levé.

— Nous sortons de la forêt, avait dit Korven.

— Aedan, regarde les arbres ! s’était écriée Sylvana.

Des araignées, des centaines, des milliers, grosses comme le poing ou des petits melons, étaient tombés des arbres sur les soldats, tandis que d’autres grimpaient sur les troncs. Bientôt des centaines de milliers avaient tissé leurs toiles autour d’eux.

— C’est l’Araigne qui les contrôle, avait dit Sylvana.

On racontait que l’Araigne était un gobelin du nom de Tal-Quazar, qui avait conduit les siens à la bataille du Mont Deismaar. Devenu awnshegh, il avait pris le nom d’Araigne et avait fondé son royaume au nord de Diemed : les Rocs de l’Araigne. Son appétit de sang n’avait d’égal que celui de Gorgon. La partie supérieure de son corps était humanoïde, l’inférieure ressemblait à une araignée géante. Il ne sortait jamais de son nid, mais voyait tout à travers les yeux de ses millions d’araignées venimeuses, se nourrissant des victimes que les gnolls et les gobelins lui apportaient.

Les araignées tissaient une toile infranchissable autour de l’armée d’Anuire, mais elles n’attaquaient pas.

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