Le soir approche et déjà le jour baisse by Nicolas Diat & Cardinal Robert Sarah

Auteur:Nicolas Diat & Cardinal Robert Sarah
La langue: fra
Format: mobi, epub
Éditeur: Fayard
Publié: 2019-03-19T23:00:00+00:00

Le XXIe siècle sera certainement le temps de nouvelles utopies, du transhumanisme, de la recherche d’un homme parfait et éternel. Êtes-vous inquiet ?

La présente révolution porte un nom : l’humanité augmentée, ou transhumanisme. Ses moyens passent par les nanotechnologies, les biotechnologies, les sciences de l’informatique et les sciences du cerveau (NBIC). La finalité est de dépasser les limites de l’humanité et de créer un surhomme. Ce projet théorique est en passe de devenir réalité. On atteint ici le terme du processus de refus de soi, de haine de sa nature qui caractérise l’homme moderne. L’homme se hait à ce point qu’il veut se réinventer. Mais il risque fort de se défigurer irrémédiablement. Devant une telle perspective, tout homme sensé devrait trembler. De fait, on sent bien que beaucoup sont profondément désemparés. On a affirmé que la liberté humaine était un absolu. On a rejeté le Créateur. On a méprisé la notion même de nature. Que reste-t-il ? Nous voilà seuls et désarmés, livrés sans défense à ce qui finit par ressembler à un cauchemar. Nous avons transgressé toutes les limites. Mais nous n’avions pas vu que les limites nous protégeaient. Au-delà de la limite, il n’y a que l’infinité du vide. Aujourd’hui, certains hommes de bonne volonté, certains législateurs cherchent à freiner le mouvement. On prend conscience que le soi-disant progrès va trop vite. Mais ce n’est pas une question de vitesse. C’est le mouvement lui-même qui nous entraîne vers le néant. Nous parlons de posthumain, mais après l’humain, il n’y a rien ! Nous sommes enfermés dans l’idée selon laquelle tout est possible du moment que la loi l’autorise. Ce positivisme juridique érigé en principe arrive aujourd’hui à son terme. Il n’est plus capable de nous protéger. Il ne joue plus son rôle, qui consiste à dire le droit et le juste. Les hommes sont abandonnés à eux-mêmes. Comment arrêter cette fuite en avant ? Où trouver la limite qui protégera l’humanité ? Où chercher le principe qui peut nous guider ? Benoît XVI, dans un discours devant le parlement allemand, a eu des paroles prophétiques qui résonnent comme un avertissement, à la fois humble et solennel, pour toute l’humanité : « Là où la raison positiviste s’estime comme la seule culture suffisante, reléguant toutes les autres réalités culturelles à l’état de sous-culture, elle réduit l’homme, ou même, menace son humanité. […] La raison positiviste, qui se présente de façon exclusiviste et n’est pas en mesure de percevoir quelque chose au-delà de ce qui est fonctionnel, ressemble à des édifices de béton armé sans fenêtres, où nous nous donnons le climat et la lumière tout seuls et nous ne voulons plus recevoir ces deux choses du vaste monde de Dieu. […] Il faut ouvrir à nouveau tout grand les fenêtres, nous devons voir de nouveau l’étendue du monde, le ciel et la terre et apprendre à utiliser tout cela de façon juste.

» Mais comment cela se réalise-t-il ? Comment trouvons-nous l’entrée dans l’étendue, dans l’ensemble ? Comment la raison

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