Le Siècle d'or de l'Espagne. Apogée et déclin 1492-1598 by Michèle Escamilla

Le Siècle d'or de l'Espagne. Apogée et déclin 1492-1598 by Michèle Escamilla

Auteur:Michèle Escamilla [Escamilla, Michèle]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Publié: 2015-08-15T04:00:00+00:00


LA RÉGENCE DE MARIE DE HONGRIE ET LA RÉORGANISATION CAROLINE DES PAYS-BAS

Contrairement au règne suivant, la « question des Pays-Bas » ne se posa pas ouvertement du temps de Charles Quint, bien qu’elle fût latente. D’ailleurs, sous son règne, notamment au début, la noblesse flamande joua un grand rôle à la cour d’Espagne qui était aussi impériale : ce fut le temps des Guillaume de Chièvres, Charles de Lannoy, Jean le Sauvage et bien d’autres. Outre le fait qu’il en était le « seigneur naturel », qu’il y était né, y avait grandi, en partageait la culture et les deux langues principales, Charles avait pu compter sur des auxiliaires de premier ordre pour les gérer en son absence. Car, du fait de ses multiples souverainetés, qui requéraient sa présence partout à la fois, il devait s’appuyer sur un alter ego, un gouverneur ou une régente ; en Italie et en Amérique, un vice-roi9.

Aux Pays-Bas, ce furent, comme en Espagne, de très proches parents qui s’en chargèrent, et notamment des femmes remarquables. Charles attela littéralement tous les membres de sa famille aux tâches du gouvernement de son « royaume éclaté ». Sa tante et presque mère Marguerite10, sa sœur Marie et, dans le même esprit, mais après lui, sa fille naturelle Marguerite de Parme furent ainsi établies aux Pays-Bas. Marguerite d’Autriche ou de Savoie avait déjà assumé son éducation et celle des autres enfants « flamands » de sa belle-sœur espagnole. En outre, à la mort prématurée du duc de Bourgogne, leur père Maximilien Ier, partagé entre ses obligations impériales qui le retenaient à Vienne et la gestion des Pays-Bas, avait confié ces derniers à Marguerite : fille de la duchesse Marie, c’était une enfant du pays qu’elle comprenait et qui la respectait et l’aimait. Sa mort accidentelle, le 30 novembre 1530, posa, outre la douleur privée, un grave problème à Charles Quint : qui prendrait sa relève ? Or, une fois de plus, la chance le servit grâce au veuvage farouche de sa sœur Marie, qui, ayant perdu à tout juste vingt ans son époux bien-aimé Louis II de Hongrie lors de la bataille de Mohács en 1526, s’était juré de ne jamais le remplacer. Cette irritante obstination finit par servir les intérêts de la dynastie. En effet, Charles Quint, qui, malgré une longue séparation, connaissait ses qualités d’intelligence et de courage, lui offrit par lettre datée de Cologne le 3 janvier 1531 le gouvernement laissé vacant par leur défunte tante : « Vu que j’ai fait une telle perte, mêmement pour la faute qu’elle me fait au gouvernement des Pays-Bas, et la continuelle absence et peu de résidence que y puis faire, m’a semblé que n’eusse su trouver personne plus qualifiée pour m’aider a supporter cette charge que vous11. » Ce qu’après mûre réflexion elle accepta à titre provisoire le 5 mai. Son frère lui ayant mis « la corde au col », elle devint « gouvernante des Pays-Bas pour Sa Majesté Impériale et Catholique et sa lieutenante » et prêta serment devant les États-Généraux le 6 juillet, en sa présence.



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