Le satellite artificiel by Jean-Gaston Vandel

Le satellite artificiel by Jean-Gaston Vandel

Auteur:Jean-Gaston Vandel [Vandel, Jean-Gaston]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: FNA 0010
Publié: 1952-01-26T23:00:00+00:00


CHAPITRE VII

En arrivant à Washington, le Général Anawaukee eut tout juste le temps d’aller d’un bout de la plaine d’atterrissage à l’autre bout où se trouvait le parking des hélico-réacteurs.

En effet, un appareil l’attendait, moteurs crachant, pour le transporter sans délai jusqu’à New-York où venait de se produire une nouvelle catastrophe. Le Majestic Capitole, le plus haut et le plus beau gratte-ciel du monde, venait de crouler.

L’île de Manhattan tout entière avait été secouée quand les cinq cent quarante étages de l’édifice s’étaient abattus dans un fracas épouvantable. Une épaisse fumée montait encore dans le ciel lorsque le Chef de la Police arriva sur les lieux.

Il s’arrêta au coin de City Hall Park, figé d’horreur. Des débris de toute sorte : blocs de béton, poutrelles tordues, plaques de ciments, câbles, ferrailles, morceaux de meubles, tout ce qu’on pouvait imaginer en fait de matériaux écrabouillés emplissaient Fulton Street, Broadway et les autres artères proches, jusqu’à une hauteur de dix pieds. Toutes les façades voisines du Majestic Capitole étaient profondément lézardées, et de l’eau jaillissait un peu partout des canalisations crevées. Mais le plus effrayant de tout, c’était le spectacle des morts. Une véritable boucherie ! En culbutant, le gigantesque building avait projeté dans un rayon de plusieurs kilomètres ses habitants et on voyait des cadavres partout. Le cinéma du 207e étage était venu choir presque dans City Hall Park et ce qui subsistait de la salle, parmi l’amas des décombres, ressemblait à une bouillie sanglante, visqueuse.

Les équipes sanitaires, débordées par l’ampleur du sinistre, tournaient autour des ruines sans trop savoir par où entreprendre le déblaiement des morts. Il fallait du reste agir avec prudence, car, de temps à autre, dans un craquement terrible, un building des environs, trop durement secoué par cette espèce de tremblement de terre, s’éboulait à son tour, faisant dégringoler de nouvelles gerbes de pierre et de fer et lançant d’énormes nuages de poussière grisâtre…



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