Le Sacre des Trois by Rinehart J.D

Auteur:Rinehart J.D. [J.D., Rinehart]
La langue: fra
Format: epub
Tags: jeunesse
Éditeur: Pocket Jeunesse
Publié: 2016-09-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE 16

— Nous ne pouvons pas attendre Melchior, répéta Fessan pour la centième fois. Cependant tout le monde n’était pas d’accord avec lui. Stown, qui ne ratait jamais une occasion de le contredire, s’écria :

— Et si Limmoni trouve le mage ? Vous avez vu son expression quand elle est partie. Je parie que cette fille sait où il est.

— Limmoni est déterminée, admit Fessan. Mais elle fait de la magie, pas des miracles.

— Nous avons besoin de lui pour nous guider, objecta une vieille femme.

— Nous nous débrouillerons sans lui, insista Fessan en serrant les poings.

Elodie se leva de son tabouret. Cette discussion n’avançait pas, c’était à vous rendre fou ! Elle ferait aussi bien d’aller se promener aux abords de la clairière avant que le soleil ne se couche. Cela lui éclaircirait peut-être les idées.

Palenie, soucieuse, posa la main sur son bras.

— Princesse, tout va bien ?

— Vous ne tenez pas en place aujourd’hui, Elodie, renchérit Fessan. Allez-vous rester ou partir ? Vous devriez prendre une décision.

Sa question surprit Elodie. Partir ou rester ? Parlait-il de la réunion ? Ou du Trident ?

— Je ne sais pas, dit-elle en tripotant l’ourlet de la tunique.

— Elle ne peut pas s’asseoir ? bougonna Stown. Elle me fatigue, à gigoter sans arrêt…

Elodie s’aperçut que tout le monde la regardait – le Trident au complet, massé en cercle au centre de la clairière. Fessan était assis au milieu, un visage parmi la foule. Seul Rotho, un jeune homme blond qui venait de rejoindre les rangs le matin même, ne la dévisageait pas. Il observait ses nouveaux compagnons, l’air songeur.

— Très bien, lâcha-t-elle sèchement, avant de se rasseoir. Je vais rester. Mais je me demande bien pourquoi.

— Bon. Vous êtes au bon endroit. S’il vous plaît, participez à la discussion et aidez-nous.

Fessan ignora les marmonnements de Stown et enfonça le clou :

— Vous ne voyez donc pas ? Le moment est venu. Limmoni affirme qu’un des triplés se trouve déjà à Idilliam, dans le château qui plus est. Le second est ici parmi nous. En agissant vite, nous pouvons les réunir avant la pleine lune.

— Et le troisième ? demanda un homme.

— Nous le trouverons. Il le faut. Par ailleurs, Agulphus a besoin de notre soutien. Il est dans la tanière du loup. Nous devons le secourir.

Stown ricana.

— Tu crois vraiment qu’on a une chance contre la Légion du Roi ?

— Mon père est là-bas. Et il n’est pas seul.

Elodie enrageait tandis que la querelle se prolongeait. Elle se sentait si seule et loin de chez elle. Et, ce qui était nouveau, si préoccupée pour son frère.

Les nuages fins comme de la gaze s’écartèrent, révélant trois étoiles. Elles tremblaient dans le crépuscule. Elodie les contempla. On eût dit trois pierres brillantes, si proches, presque à sa portée. « Je n’ai qu’à tendre le bras et elles seront à moi. »

— Là ! s’exclama Fessan en pointant l’index. Les étoiles de la prophétie !

— Et alors ? fit Stown.

— C’est une preuve !

Le calme habituel de Fessan se fissurait.

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