Le roman de George et Marta by Mary Higgins Clark

Auteur:Mary Higgins Clark [Clark, Mary Higgins]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
Publié: 2011-08-23T04:00:00+00:00

4 mars 1797

9 heures du matin

Philadelphie

Près de trois cents personnes assistèrent au dîner d’adieu. Il eut lieu au Rickett’s Amphi-theater et demanda de longs préparatifs. La majorité des invités se retrouvèrent d’abord à l’hôtel Oeller voisin puis se dirigèrent vers l’amphithéâtre au son de la Marche de Washington.

La fierté de Patsy lors de cette dernière cérémonie organisée en l’honneur de son mari n’échappa pas à George. Pour sa part, il désirait surtout la voir terminée. Ses pensées se bousculaient – les préparatifs du départ commenceraient dès le lendemain matin. Combien de jours leur faudrait-il ? Trois, quatre, pas davantage en tout cas.

Nelly était délicieuse avec ses cheveux rassemblés au sommet de sa tête, ses épaules et son cou laiteux jaillissant au-dessus de sa robe décolletée. De nombreux jeunes gens tournaient déjà autour d’elle, mais elle ne s’intéressait à aucun. Bon, le temps viendrait assez tôt. Il n’était pas pressé de la perdre. Patsy et lui aimaient voir la jeunesse s’égayer autour d’eux.

Le bruit lui était parvenu qu’une surprise lui était réservée ce soir-là, mais il ne s’attendait pas que l’on dévoile sous ses yeux un magnifique tableau le représentant, une huile sur toile de Charles Peale, un peintre dont George appréciait le travail. Il apparaissait en pied. Le résultat était assez ressemblant, pourtant Dieu sait qu’il n’aimait pas les portraits de lui en général. Sans vanité, il avait l’impression que, sur la plupart, il avait une expression de raideur qui n’était pas typique de son caractère. Bien sûr ces horribles dents qu’il n’avait jamais cessé de maudire étaient présentes à son esprit quand il posait et peut-être cet air embarrassé reflétait-il la vision de l’artiste.

Ce n’était pas l’avis de Patsy. Elle trouvait regrettable qu’il n’existât aucun artiste peintre capable de saisir véritablement sa personnalité. Elle examina le tableau et, sentant le regard furtif de George, lui pressa la main. « Mon cher vieil ami », murmura t-elle, si doucement qu’il eût été impossible pour une autre oreille que la sienne de l’entendre.

Dans le tableau de Peale, la « Renommée » tenait une couronne de laurier au-dessus de la tête de George. Plusieurs personnages se pressaient tout autour dont quelqu’un expliqua qu’ils symbolisaient la reconnaissance du peuple.

Dans le fond du tableau, Peale avait esquissé Mount Vernon. Une lueur amusée traversa le regard de George. Si la scène entière était un peu trop sentimentale à son goût, il était sincèrement reconnaissant à Peale d’avoir si bien saisi l’extraordinaire beauté de Mount Vernon.

Puis le mouvement d’humeur passa et George se rendit compte qu’il n’était qu’une façon de dissimuler une émotion profonde. Cette réunion était en vérité charmante, tout comme cet hommage. Beaucoup se réjouiraient avec le journaliste Bâche que son administration touche à sa fin, mais plus nombreux encore, bien plus nombreux, étaient ceux qui pensaient qu’il avait accompli sa tâche au mieux.

Il s’avoua qu’il aurait souhaité que sa mère fut présente pour partager cet hommage. Il y avait eu peu d’occasions dans sa vie d’adulte où il avait regretté sa présence, mais il savait qu’elle aurait été heureuse d’être là.

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