Le Prédateur by Applegate K. A

Auteur:Applegate, K. A. [Applegate, K. A.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse, Science Fiction, + 10 Ans
Éditeur: Folio Junior
Publié: 1996-12-01T00:00:00+00:00

CHAPITRE 13

Nous avons atteint le mur. Je savais qu’il s’agissait du mur de ciment des fondations. J’en déduisais, logiquement, qu’à une trentaine de centimètres au-dessus de ma tête, ce mur devenait un revêtement de bois, mais je ne voyais pas à une pareille distance.

Ce que je voyais, sentais et « flairais », c’est que le monde horizontal avait purement et simplement cessé. La réalité formait un angle droit. En ce qui me concernait, le monde extérieur se limitait à un coin entre le ciment et le sable, vertical d’un côté, horizontal de l’autre. Le ciment était plein de fentes et de trous suffisamment importants pour y grimper.

< Gardez la tête baissée, nous rappela Jake. Cherchez un moyen de descendre le long du mur. >

< Il y a une galerie ici, annonça Rachel. Mais elle… sent… mauvais. Très mauvais. >

Elle disait vrai. Je découvris la galerie, moi aussi. C’était une des leurs. Elle appartenait aux ennemis.

< Je sens l’existence d’ennemis. J’en ai l’intuition, dit Ax. Mais qui ? Ou quoi ? >

< Aucune idée, fit Jake. Espérons seulement qu’ils ne sont pas à proximité. >

Nous sommes descendus dans la galerie. L’odeur des ennemis était forte. Leur puanteur nous enveloppait. Nous étions une troupe d’envahisseurs. Nous nous enfoncions de plus en plus profondément en territoire ennemi.

La galerie était étroite. Des pierres me raclaient constamment l’abdomen. Mes pattes en repoussèrent quelques-unes, d’autres durent être déplacées. J’aurais dû être angoissé, en pleine crise de claustrophobie avec cette terre tout autour de moi et mes amis me barrant le chemin devant et derrière, mais mon cerveau de fourmi était à l’aise dans les souterrains.

Je descendais. Je savais que ma tête était dirigée vers le bas, mais la pesanteur semblait moins importante que quand j’étais humain.

< Tiens, une bifurcation, remarqua Rachel qui, comme par hasard, avait pris la direction des opérations. En voilà une autre. Ça commence à se ramifier. Qu’est-ce que je AHHH ! >

< Qu’est-ce qui se passe ? >

< Oh, oh, oh. Une fourmi ! >

< Quoi ? Rachel ? >

< Elle file ! Elle se sauve. Tout va bien. Inutile de s’inquiéter, elle était plus petite que moi. Elle a décampé par une galerie latérale. >

< J’ai l’impression qu’on doit être les plus vilaines fourmis de ce souterrain >, plaisantai-je pour essayer de dissiper la soudaine terreur très humaine que nous éprouvions tous.

< Espérons-le >, dit Jake.

< Je sens de l’air, signala Ax. Un souffle. Ça vient du prochain embranchement. >

< Prenons-le >, proposa Jake.

Nous sommes sortis rapidement d’un terrain sablonneux pour nous retrouver au fond d’un ravin. En tout cas, c’est à ça que ça ressemblait. À un ravin très, très profond. Une fissure dans les fondations de ciment.

Nous avons escaladé des éboulis et nous nous sommes faufilés dans l’étroite crevasse. Le souffle d’air augmentait à chaque pas.

Et puis nous sommes sortis du ravin. Nous nous trouvions sur un plan vertical.

< Je crois qu’on y est, remarqua Cassie. Je sens du vide tout autour de nous. De l’air. Et il fait nuit.

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