Le maréchal suchet by Frédéric Hulot

Le maréchal suchet by Frédéric Hulot

Auteur:Frédéric Hulot [Hulot, Frédéric]
La langue: fra
Format: epub
Tags: - Divers
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


VIII

VALENCE

(1811-1812)

À deux reprises déjà, depuis 1808, des armées françaises avaient paru sans succès devant la ville de Valence, la première fois sous le maréchal Moncey et la seconde sous Suchet lui-même. Aussi celui-ci savait à quoi s’en tenir sur les difficultés qui l’attendaient pour cette nouvelle campagne. Il décida donc de la préparer avec un soin particulier. Et avant même, il estima nécessaire de liquider le problème de Figueras. Cette ville finit par se rendre le 19 août 1811. Quoiqu’il fût conscient de la nécessité de la reprise de Figueras avant d’entamer une marche sur Valence, Napoléon demandait ce même mois à Berthier : « Que fait le maréchal Suchet de son armée ? Il s’endort trop vite sur ses lauriers… »

Cependant, Suchet ne se hâtait toujours pas. Il craignait qu’à dégarnir trop rapidement de troupes la Catalogne et l’Aragon, il fît la partie belle aux Espagnols et les faits allaient lui montrer qu’il avait raison. Et puis, par les fortes chaleurs de la fin de l’été, les hommes supporteraient mal un climat de surcroît humide où le terrain était formé de rizières et où le paludisme régnait de manière endémique.

Malgré l’impatience dont faisait montre l’empereur, il décida de ne rien entreprendre avant le début du mois de septembre. La maréchale qui, au début de l’année, était rentrée en France pour la naissance de sa fille, était revenue aux côtés de son mari et écrivait à son beau-frère, le 5 septembre, qu’ils quitteraient Saragosse le 9 pour le sud : « Louis, précisait-elle, a reçu des ordres très précis » ; mais elle ajoutait sans fournir davantage de détails que l’acheminement de la seule artillerie prendrait un mois.

Pendant toute cette période, l’armée d’Aragon n’avait pas chômé. Conscients du péril qui planait sur Valence, les rebelles avaient tenté d’en renforcer la garnison en appelant à la rescousse des troupes qui tenaient encore la campagne en Catalogne et en Aragon. Suchet chargea les généraux Frère et Reille de leur barrer le passage et de les disperser, car il estimait d’après son service de renseignements que l’armée défendant Valence comportait près de quarante mille hommes sans compter la population civile prête à apporter son concours. La ville venait de changer de commandant. Palacio avait été remplacé par un des frères O’Donnell. L’armée de Murcie était censée l’appuyer et l’ensemble était sous les ordres de Blake nommé capitaine général. Il était arrivé de Cadix avec des pouvoirs quasidictatoriaux pour défendre le royaume, car la junte attachait une importance capitale à y maintenir sa souveraineté. C’était le seul territoire étendu qui lui restait. Blake avait amené avec lui deux divisions de renfort. Mais les troupes composant cet ensemble se montraient de valeur fort inégale.

De son côté, le maréchal disposait de cinq divisions d’infanterie (quarante bataillons), trois françaises, une italienne et une napolitaine, d’une division de cavalerie (quatorze escadrons), de mille huit cents artilleurs et six cents pionniers, en tout vingt-trois mille hommes. Il avait été contraint d’en laisser sept mille en Aragon et en Catalogne pour y assurer l’ordre.



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