Le Golf by Boomer

Auteur:Boomer [Boomer]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2014-08-27T04:00:00+00:00

Chapitre quatorze

Le centre de la force

* * *

VOUS TROUVEREZ PEU DE GOLFEURS EXPÉRImentés en désaccord avec la maxime du grand professeur Ernest Jones1, pour qui nos tentatives d’acquérir un bon swing sont vaines tant que nous n’avons pas appris à sentir la tête de club.

Cela dit, c’est difficile à ressentir, et encore plus difficile à enseigner à des élèves, bien que je sois souvent parvenu à le faire. La vraie difficulté, c’est qu’on ne peut l’enseigner en inculquant la science des mouvements physiques du swing – bien que cette connaissance soit fondamentalement nécessaire pour qu’apparaisse la sensation. Il nous faut donc construire un bon swing et chercher à faire saisir « la sensation de la tête de club » à un moment quelconque de ce processus.

C’est plus facile de la faire apparaître avec les clubs plus ouverts. Leurs têtes sont relativement lourdes, et leurs manches plus courts limitent l’amplitude du swing. C’est avec un mashie2 que j’ai découvert cette sensation pour la première fois. Au passage, je ne vous avouerai jamais combien de temps j’ai passé au golf avant de sentir qu’un club avait une tête ! Très peu d’entre nous sentent correctement la tête de club entre le moment où nous sommes à l’adresse et le moment où le club disparaît au-dessus de l’épaule. Chez certains grands joueurs, cette sensation est tellement marquée que l’on peut vraiment les voir la rechercher pour pouvoir l’utiliser. Quand il jouait un coup vers le drapeau et quand il était au départ, Walter Hagen en était le parfait exemple, tout comme Henry Cotton3 aujourd’hui – aucun autre joueur moderne ne donne une aussi forte impression de sensation de la tête de club que Cotton avec son driver. Bien que cette sensation soit plus facile à identifier avec des clubs plus courts, d’autres joueurs la rendent facilement reconnaissable dans un plein swing de driver.

À présent, après des années d’étude de cette sensation de la tête de club, j’en suis arrivé à une conclusion assez curieuse, qui m’a justement permis de réussir à la transmettre à mes élèves, avec beaucoup de succès. La voici : ce n’est pas avec nos mains que nous sentons la tête de club, mais avec notre corps.

Je veux dire par là que les mains étant le vecteur de notre sensation, elles jouent bien sûr un rôle important, mais cette sensation ne s’arrête pas aux mains – avec les bras (dans une moindre mesure), elles la transmettent dans le corps, à l’organisation centrale de notre mécanisme de golf. À partir de là, l’erreur la plus fréquente quand nous voulons sentir la tête de club, c’est de chercher le feeling dans nos mains, et non pas au centre de notre structure. Cette notion de sensation centrale est si importante que j’ai inventé un nom pour sa position, là où nous la ressentons. Je l’appelle « centre de la force ». Je suis incapable de vous donner une définition anatomique de l’endroit où il se trouve, car sa position varie en fonction des différents coups.

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