Le dieu truqué by Pierre Suragne

Le dieu truqué by Pierre Suragne

Auteur:Pierre Suragne [Suragne, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
ISBN: néant
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1974-08-31T16:00:00+00:00


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Dupondt dormait dans sa maison, mangeait dans sa maison, marchait dans sa maison. Pensait dans sa maison. Pensait ardemment… pensait à mille choses.

Les Moor’woks étaient à l’extérieur. Ils se téléportaient par-ci par-là ou s’entraînaient à la marche à pied. Beaucoup avaient quitté l’endroit pour faire quelques tours du Monde, se rencontrer en groupes ici ou ailleurs et parler du Grand Aimé.

Les Kâ’n, qu’ils consultaient toujours par habitude, disaient que l’avenir était doré et qu’ils avaient eu raison. Les N’ka, pour ne pas être en reste, parlaient des morts récents qui leurs avaient signalé leur satisfaction. Le Grand Aimé était celui qu’on attendait et il avait déjà accompli des prodiges.

Cependant, la majorité des Moor’woks se tenaient toujours aux environs immédiats de la maison. Lorsque d’aventure ils poussaient un petit sha’gam en d’autres contrées, ils revenaient bien vite.

Parfois, Dupondt sortait de la maison. Il se promenait sur la plage, muré dans un daï hermétique qu’il avait assimilé en véritable maître. Et c’était impossible, parfaitement impossible, de connaître ses pensées. On pouvait simplement remarquer que son visage était plutôt gris et sévère, comme aux premiers temps.

Et puis, un matin, Dupondt sortit sur le pas de la maison et il tenait un curieux engin dans la main.

Immédiatement, avant même qu’il lance un appel, tous les Moor’woks présents étaient rassemblés autour de lui, Gjo en tête.

Dupondt dit :

— Je suis venu pour vous aider et pour vous apprendre les Secrets. Je porte la Parole. Je suis venu pour vous dire ce qu’il faut faire. Le premier secret était le travail et, grâce au travail, il y a la maison. Vous pouvez tous, si vous le voulez, posséder une maison. Chacun de vous.

Un courant de plaisir flotta sur les Moor’woks.

— Voici un autre secret, dit Dupondt en leur présentant l’objet qu’il tenait dans la main.

Il s’agissait d’une hache. Un manche de bois écorcé terminé par une fourche à une extrémité, dans laquelle était coincé et lié solidement un éclat de pierre tranchant. Dupondt avait eu toutes les peines du monde à fabriquer cet engin.

— Vous pourrez tailler la pierre, couper le bois, dit Dupondt. Et vous le ferez à l’aide de cette hache, avec la seule force de vos bras, car c’est ainsi que doit être le travail. Les forces de la pensée ne doivent plus être employées pour vous-mêmes, mais pour moi, quand je vous le demanderai. Il faudra vous habituer à cela, patiemment. Il faudra du temps, mais l’effort et le temps sont nécessaires à la perfection. Copiez cette hache et faites-en d’autres. Construisez vos maisons. Répandez ma Parole.

Et les Moor’woks furent très heureux, très honorés. C’était nouveau, fantastique, cela combattait merveilleusement l’Ennui ; c’était le Chemin de la Perfection.



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