Le diable à demeure by Gellis Roberta

Le diable à demeure by Gellis Roberta

Auteur:Gellis,Roberta [Gellis,Roberta]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier médiéval
ISBN: 9782264041012
Éditeur: 10-18
Publié: 2006-10-14T22:00:00+00:00


XII

MERCREDI 24 MAI

OLD PRIORY GUESTHOUSE

La cloche de la grille retentit et Magdalaine serra les mâchoires pour ne pas jurer. Ce n’était vraiment pas un jour à recevoir des clients non prévus. Ella et Letice étaient déjà occupées avec leurs clients, Diot n’était pas revenue et Sabine, dans sa chambre, donnait une leçon de français à Haesel. Elle se leva cependant et sortit pour accueillir le visiteur, résolue à renvoyer l’homme en dépit de la perte financière que cela représentait.

Avec Bell, ils avaient passé la matinée à étudier le contenu de la boîte de Bertrild, partagés entre l’horreur et le dégoût. Au début, ils avaient cru n’avoir entre les mains que de la comptabilité car un premier ensemble de parchemins – chacun était soigneusement troué et relié au suivant par un ruban de soie – contenait des noms et des dates, et un deuxième des sommes d’argent. Ni Bell ni Magdalaine n’avaient compris pourquoi une telle comptabilité devait être si précautionneusement enveloppée et confiée à un orfèvre, mais, par la suite, Magdalaine se souvint de ce que Sabine lui avait confié à propos de l’obsession de Bertrild relative aux terres de son père et elle en parla à Bell.

Tous deux en tombèrent d’accord : si le fait d’avoir enveloppé le paquet avant de le déposer chez un orfèvre n’était que le fruit d’une telle obsession, on pouvait vendre les parchemins à un scribe qui les nettoierait et leur contenu serait voué à l’oubli. Ils étaient presque sur le point de mettre ceux-ci de côté quand Bell, qui les feuilletait machinalement, remarqua que les noms ne se répétaient à peu près jamais, chose impossible s’il s’était agi de la comptabilité d’un domaine – les mêmes personnes payant leur loyer en nature, en général par un prélèvement sur leur récolte, ou des corvées exécutées pour le propriétaire, chaque année, saison après saison.

Cette étrangeté amena le chevalier à ouvrir la seconde liasse et il comprit alors pourquoi le paquet avait bénéficié de tant de soins. Ce n’étaient pas des comptes qui étaient enregistrés sur ces feuilles mais on y découvrait par quels moyens Gervase de Genlis, père de Bertrild, avait réussi à vivre après la ruine de ses terres.

Apparemment, Gervase vendait son nom et son sceau à quiconque avait besoin d’un témoin noble pour avaliser une transaction. Il se faisait rétribuer ce service et le premier ensemble de parchemins établissait la liste de ceux qui avaient payé ainsi que la date à laquelle Gervase avait apposé son sceau. Le nombre bizarre près de chaque date, Magdalaine découvrit qu’il avait un rapport avec la seconde liasse sur laquelle, à partir d’un nombre identique, on pouvait obtenir une description étonnamment précise des affaires dans lesquelles Gervase avait été appelé à témoigner, mais n’étaient indiqués ni bénéficiaire ni date.

Bell et Magdalaine furent tellement fascinés par leur découverte qu’ils prirent leur repas dans la chambre. Tous les documents ne faisaient pas référence à des faux témoignages. Un parchemin expliquait comment le collier serti de pierres précieuses avait été acquis et pourquoi ni Gervase ni sa fille n’avaient osé le vendre.



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