Le deuxieme sexe_tome2 by Beauvoir de Simone

Le deuxieme sexe_tome2 by Beauvoir de Simone

Auteur:Beauvoir de,Simone [Beauvoir de,Simone]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Philosophie, Féminisme
Publié: 2015-05-11T04:00:00+00:00


Chaque petit enfant qui jouait sur le sable, je l’exécrais d’être sorti d’une femme… Les grandes personnes aussi je les exécrais d’avoir la haute main sur ces enfants, de les purger, de les fesser, de les habiller, de les avilir de toutes les manières : les femmes avec leurs corps mous toujours prêts à bourgeonner de nouveaux petits, les hommes qui regardaient toute cette pulpe de femmes et d’enfants à eux, d’un air satisfait et indépendant. Mon corps était à moi toute seule, je ne l’aimais que bruni, incrusté du sel de la mer, griffé par les ajoncs. Il devait rester dur et scellé.

Ou bien elle le redoute tout en le souhaitant, ce qui conduit à des fantasmes de grossesse et à toutes sortes d’angoisses. Il y a des jeunes filles qui se complaisent à exercer l’autorité que confère la maternité mais qui ne sont pas disposées à en assurer pleinement les responsabilités. C’est le cas de cette Lydia citée par H. Deutsch qui, à l’âge de seize ans, placée comme bonne chez des étrangers, s’occupait des enfants confiés à ses soins avec le plus extraordinaire dévouement : c’était une prolongation des rêveries infantiles où elle formait couple avec sa mère pour élever un enfant ; brusquement, elle se mit à négliger son service, à se montrer indifférente aux enfants, à sortir, à flirter ; le temps des jeux était fini et elle commençait à se soucier de sa vraie vie où le désir de maternité tenait peu de place. Certaines femmes ont pendant toute leur existence le désir de dominer des enfants, mais elles gardent l’horreur du travail biologique de la parturition : elles se font sages-femmes, infirmières, institutrices ; elles sont des tantes dévouées, mais elles se refusent à enfanter. Certaines aussi, sans repousser avec dégoût la maternité, sont trop absorbées par leur vie amoureuse ou par une carrière pour lui faire une place dans leur existence. Ou elles ont peur de la charge que représenterait l’enfant pour elles ou pour leur mari.

Souvent la femme assure délibérément sa stérilité soit en se dérobant à tous rapports sexuels, soit par les pratiques du « birth-control » ; mais il y a aussi des cas où elle n’avoue pas sa crainte de l’enfant et où c’est un processus psychique de défense qui empêche la conception ; il se produit en elle des troubles fonctionnels décelables à un examen médical, mais d’origine nerveuse. Le docteur Arthus(159) en cite entre autres un exemple frappant :



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