Le dernier témoin d’Oradour-sur-Glane by unknow

Le dernier témoin d’Oradour-sur-Glane by unknow

Auteur:unknow
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: HarperCollins
Publié: 2022-06-01T07:41:37+00:00


7

Le 8 mai 1945, après dix mois d’un combat acharné dans la Poche de Lorient, les Allemands finissent par se rendre et signent un cessez-le-feu. Robert contemple les ruines d’une ville qui, jadis, avait dû être belle. Il pense à son village. Les nazis ont été faits prisonniers, leur matériel a été saisi. Le jeune mécano a hérité d’un camion soviétique ramené par la Wehrmacht du front de l’Est. Le même jour, à Berlin, le IIIe Reich capitule enfin, après six ans d’un conflit qui laisse la France exsangue.

À Paris, à l’annonce de la victoire, la foule a descendu les Champs-Élysées, le cœur léger. En Europe, la fin de la guerre a enfin sonné. De l’autre côté du globe, c’est une autre histoire. En août, les États-Unis bombardent les villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki en faisant usage de l’arme atomique. Une première glaçante, qui ne présage rien de bon pour l’avenir. Robert est déstabilisé par ces événements qui continuent de tuer des civils par milliers. Ce n’est que le mois suivant, en septembre, alors que le Japon capitule à son tour, qu’il est enfin démobilisé. L’armée lui propose de rester dans ses rangs et d’intégrer une école de mécanique à Paris. Mais Robert veut rentrer chez lui, dans son Limousin natal. Il sait qu’il est enfin prêt à y retourner.

Depuis son départ, Oradour a tenté, tant bien que mal, de panser ses plaies. Rien ne peut justifier ce carnage. Mais l’on cherche tout de même à comprendre. Pourquoi ce village, précisément, a-t-il été la cible des SS ? Pourquoi y commettre ce qui apparaît désormais comme le plus grand massacre de civils de la Seconde Guerre mondiale en France ? Des hommes de la division Das Reich ont été faits prisonniers, l’enquête suit son cours.

En juillet 1945, 637 victimes ont été officiellement recensées par le tribunal de Rochechouart, dont plus de 450 femmes et enfants1. Seules 52 personnes ont pu être formellement identifiées, tant le feu a ravagé les corps retrouvés. Un jugement déclaratif de décès a été rendu pour les disparus. La victime la plus âgée est une grand-mère de 90 ans. La plus jeune, un bébé qui n’avait pas une semaine. Toutes portent, inscrite sur leur extrait d’acte de décès, la mention « mort pour la France ». Les survivants ont créé une première association à l’automne 1944. Dès 1945, elle est remplacée par l’Association nationale des familles des martyrs d’Oradour.

Durant les mois qui ont suivi le drame, les routes ont été déblayées des briques et des pierres qui tombaient des maisons branlantes. Des tasseaux de bois et des étais de fortune ont été posés sur les parties les plus endommagées de l’église. Mais, dès le 28 novembre 1944, le Gouvernement provisoire de la République française choisit de conserver les ruines en l’état. Et le 4 mars 1945, c’est le général de Gaulle lui-même qui scelle le destin du bourg. Après avoir défilé dans les rues de Limoges sous les acclamations de la foule, le héros de la France libre se rend dans les ruines d’Oradour.



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