L'Art du paysage by Émile Michel

L'Art du paysage by Émile Michel

Auteur:Émile Michel [Michel, Émile]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9781783108817
Éditeur: Parkstone International


Nicolas Poussin, Le Parnasse, 1630-1631.

Huile sur toile, 145 x 197 cm.

Museo Nacional del Prado, Madrid.

Nicolas Poussin, Le Printemps ou Le Paradis terrestre, 1660-1664.

Huile sur toile, 118 x 160 cm. Musée du Louvre, Paris.

Par tout ce qu’elle offrait de secrètes affinités avec ses goûts et la tournure de son esprit, la campagne romaine était bien faite pour plaire à Poussin et de plus en plus il s’attachait à elle. La ville elle-même avait ce charme souverain qu’ont goûté depuis tant d’artistes épris de beautés que Poussin, le premier, avait ressenties et révélées. Il avait là, sous la main, comme un répertoire complet de tous les éléments pittoresques qui font la vie et la poésie de la nature. Aussi, dans ses préoccupations comme dans ses tableaux, le paysage allait prendre graduellement une place toujours plus importante. Sans méconnaître la grandeur du peintre d’histoire, c’est à ce côté du talent de Poussin que nous devons surtout nous attacher ici. On commençait d’ailleurs autour de lui à consulter la nature avec plus de suite et à l’étudier de plus près qu’on n’avait fait jusque-là. Afin d’en noter sur-le-champ les effets, les formes et les couleurs, Poussin, dans ses promenades, ne manquait jamais de se munir d’un carnet de poche sur lequel il consignait en hâte ses observations. Le nombre des dessins qu’il a faits ainsi est considérable. Si sommaires qu’ils soient, ils contiennent l’essentiel des informations que Poussin prenait sur place et qu’il jugeait suffisantes. Il y suppléait à l’atelier, grâce à un esprit d’observation qui, de bonne heure très ouvert, devait de plus en plus se développer. Menées plus loin, ces études l’auraient peut-être gêné dans le travail de la composition pour lequel il entendait conserver toute sa liberté.

Si soigneux qu’il fût d’habitude pour tout ce qui touchait à la technique de son art, il ne s’est pas avisé que les préparations rougeâtres des toiles dont il se servait pousseraient au noir et détruiraient toute la fraîcheur des colorations qu’elles supportent. L’artiste, en employant ces toiles, était sans doute séduit par l’avantage que lui offrait leur ton moyen, sur lequel tranchent facilement les lumières ou les vigueurs qu’on y pose, ce qui lui permettait d’obtenir assez vite une indication sommaire de l’effet général. Un grand nombre de ses peintures ont donc souffert de cette pratique défectueuse, et les excellentes gravures qui en ont été faites du vivant même de Poussin, nous donnent mieux aujourd’hui l’idée de leur état primitif.

Les promenades qu’il faisait chaque jour n’étaient pas entreprises au hasard. Il les dirigeait à son gré dans la campagne afin d’étudier de plus près certains détails pittoresques qu’il devait placer dans l’œuvre dont il s’occupait. Tout en faisant à la nature ces emprunts, il était rare qu’il la copiât assez exactement pour qu’on puisse identifier les sites qui lui ont fourni des motifs. C’est à peine si l’on retrouve çà et là, dans quelques-unes de ses compositions, le lieu précis dont il s’est inspiré. La campagne romaine n’apparaît chez lui que modifiée et accommodée à ses idées.



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