L'Appel du Destin by McIntosh| Fiona

Auteur:McIntosh| Fiona [Fiona, McIntosh,]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 9782820501219
Éditeur: Bragelonne
Publié: 2010-01-20T23:00:00+00:00

Chapitre 18

C’est seulement quand ils touchèrent enfin au but que Lute comprit qu’il ne s’agissait pas d’un campement ordinaire. À la lueur diffuse des lanternes, il distingua une série d’ouvertures se profilant au flanc de la colline, certaines naturelles, d’autres dues à la main de l’homme.

— Quel est cet endroit ? demanda-t-il, intimidé en voyant des silhouettes surgir de la pénombre.

— C’est ce qu’on peut te proposer de mieux comme foyer pour le moment, répondit P’tit Thom.

— Mais qui sont tous ces gens ?

— Des amis.

De jeunes garçons venus à leur rencontre prirent alors leurs chevaux par la bride et ils mirent pied à terre pour emprunter un vallon étroit que surplombaient des collines abruptes. Quelques minutes plus tard, ils atteignirent le campement, s’engagèrent dans une des galeries et se retrouvèrent devant une porte. Quand P’tit Thom frappa à l’huis, Lute se rendit compte que Mungo avait disparu en chemin.

— Entrez ! rugit une voix.

P’tit Thom ouvrit la porte et gratifia le jeune garçon d’un sourire rassurant avant de lui chuchoter à l’oreille :

— Fais preuve de déférence, qui que tu sois, Peat…

Un feu de bois réchauffait la vaste salle taillée dans la pierre et la fumée était astucieusement évacuée de l’autre côté de la colline par un conduit de cheminée. Lute fut très impressionné par l’ingéniosité de cette installation.

Un nain doté d’une imposante barbe noire parsemée de fils d’argent se chauffait les orteils devant le feu. Malgré sa petite taille, l’homme était tout en muscles. Émergeant d’une chemise épousant étroitement son torse puissant, ses bras étaient couverts d’un enchevêtrement de magnifiques dessins. Lute, qui n’avait encore jamais vu de ses propres yeux qu’un seul tatouage – une toute petite marque bleue sur la nuque d’un voyageur –, reconnut là le résultat douloureux d’innombrables piqûres d’aiguille chargée d’encre. La véritable couleur de peau de cet étrange individu se devinait à peine sous ce foisonnement de motifs aux couleurs éclatantes qui semblaient vibrer par leur intensité.

— Ah ! ah ! et qu’est-ce que tu m’amènes là, P’tit Thom ? s’exclama le nain en se détournant des flammes.

— Je l’ai trouvé près de la route de l’embarcadère de Tarrow. Il est blessé. Il a été attaqué par des voleurs de grand chemin, sans doute ce duo qui détrousse les étrangers non avertis qui prennent le bac.

— Approche-toi un peu, mon garçon, dit le nain en lui faisant signe de son index robuste. Je voudrais pas me dévisser le cou, à te regarder comme ça…

Lute obéit après que P’tit Thom l’eut encouragé d’un signe de tête.

— Tu m’as plutôt l’air en bonne santé.

— Je le suis en effet, et vous remercie de l’intérêt que vous portez à ma personne.

— Et bien élevé, en plus ! remarqua le nain qui considérait le nouveau venu avec intérêt.

— C’est que l’on m’a appris à respecter mes aînés, expliqua Lute, même s’il n’était pas sûr que la réponse soit très appropriée.

— Bien… Et quel nom t’ont donné des parents si avisés ?

— Je m’appelle Peat.

— Peat ?

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