La fin du Moyen âge 2 by Histoire du Moyen Age

La fin du Moyen âge 2 by Histoire du Moyen Age

Auteur:Histoire du Moyen Age [Age, Histoire du Moyen]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


III. — Les synthèses florentines : Marsile Ficin [77][78] Ouvrages à consulter.

Dès ses premiers entretiens avec Gémiste, Cosme, d’ailleurs éclectique en philosophie, avait conçu le dessein de rénover à Florence le culte intellectuel de Platon. Vers la fin de sa vie, il confia cette tâche à Marsile Ficin. Né en 1433, à Figline, dans le Val d’Arno, fils du médecin Diotifeci, et connu sous le nom familier de Ficino, il avait étudié l’éloquence et la philosophie à Pise et à Florence ; chez les physiciens de Bologne, il se préparait à suivre la profession de son père. Cosme le rappela, et voulut qu’il se consacrât désormais à l’exégèse de Platon. Dès 1456, Ficin, dans ses Institutions platoniciennes (Institutiones platonicae), résumait, à l’aide surtout des auteurs latins, la doctrine du philosophe. Il poursuivait son enquête ; l’année suivante, un traité Du plaisir (De voluptate) confrontait les théories antiques du souverain bien. Pour mieux se familiariser avec la physique et la morale d’Épicure, il commentait Lucrèce ; pour connaître plus exactement les idées religieuses de la Grèce, il traduisait en latin les hymnes orphiques et homériques, la Théogonie d’Hésiode ; pour mieux entendre Platon, il traduisait Proclos. En 1463, Cosme lui demandait la version de tous les dialogues platoniciens, et sans doute alors lui donnait une villa près de Careggi et une maison à Florence. Le travail ne fut terminé qu’en 1477 ; p168 Cosme, avant de mourir, avait pu lire le Philèbe. Ainsi se prolongeaient, pour Marsile Ficin, les années d’apprentissage. L’étude des philosophes antiques l’avait peu à peu détourné du dogme chrétien. Quoique sa nature l’inclinât vers une conception religieuse et mystique du monde, il ne revint à la foi qu’après l’avoir étayée d’un système personnel de métaphysique. Alors seulement, en 1473, sur les instances de Laurent, il prit les ordres sacrés.

Il rédigeait, entre 1469 et 1474, son livre le plus important, la Théologie platonicienne de l’immortalité de l’âme (Theologia platonica de immortalitate animarum), auquel il apporta en 1478 quelques retouches ; il écrivait, en 1474, le traité De la religion chrétienne (De christiana religione). Afin de lutter contre le matérialisme averroïste, si répandu à Florence dès l’époque de Dante, et que professait alors, sans beaucoup s’en cacher, le poète Louis Pulci, auteur du Morgante maggiore, il tentait, selon l’exemple donné par le cardinal de Brixen dans le traité de la Paix dans la foi (De pace fidei), de définir une religion naturelle dont les dogmes pussent imposer leur évidence aux fidèles de toutes les confessions. Mais cette « docte religion » s’adressait avant tout aux savants. Nicolas de Cues affirme d’abord le Dieu biblique, et l’introduit dans une métaphysique néoplatonicienne ; Ficin affirme d’abord le Dieu de Platon et de Proclos ; il n’introduit le Christ que dans une métaphysique où son rôle n’est pas nécessaire. Le cardinal de Brixen se hasarde aux limites extrêmes de l’orthodoxie et les franchit parfois. Malgré l’adhésion de Ficin au credo catholique, sa doctrine, tout entière hétérodoxe, repose sur des bases établies hors



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