L'anneau du Sorcier T7 Un Rite D’Epées by Rice Morgan

Auteur:Rice,Morgan [Rice,Morgan]
La langue: fra
Format: epub
Tags: fantasy
Publié: 2015-09-23T22:00:00+00:00

CHAPITRE VINGT-ET-UN

Gwendolyn longea les couloirs du château, dégoûtée par sa rencontre avec son oncle, en se demandant ce qu’elle pouvait bien faire. Elle n’était plus la même qu’avant. L’attaque de Andronicus l’avait endurcie. Elle ne craignait plus les menaces des hommes. Face à Tirus, elle avait pensé chaque mot : elle était prête à se battre jusqu’à la mort. Elle était fatiguée de toujours courir ou craindre les hommes. Elle voulait faire front, et elle savait que ses compagnons le voulaient aussi.

Pourtant, elle ressentait un pincement de culpabilité en songeant qu’elle n’était pas seulement chef des armées, mais également souveraine du peuple. Les citoyens comptaient sur elle et les forces de Tirus étaient plus nombreuses, mieux armées, plus reposées. Tirus avait été sage d’attendre la fin de l’invasion impériale dans les Isles Boréales. Il avait bien choisi son moment : ils arrivaient bien nourris, prêts à semer le trouble dans une cité déjà en ruines. Son oncle était ainsi : opportuniste jusqu’à la fin… Cela ne la surprenait guère : il avait attendu toute sa vie pour une chance de prendre la couronne de son père et il l’avait enfin trouvée, au moment où ses neveux lui avaient paru le plus vulnérable…

Gwendolyn ressentit le besoin de discuter de tout cela avec quelqu’un qui ne ferait pas partie du conseil militaire, quelqu’un d’astucieux, au fait de la politique et des affaires des hommes. Comme elle longeait les couloirs, elle eut soudain envie de parler à sa mère, l’ancienne Reine. Après tout, Tirus était son beau-frère. Gwen ne voulait pas nécessairement de conseil, juste quelqu’un à qui parler. De plus, endurcie par les événements récents, Gwendolyn commençait à comprendre sa mère.

Les serviteurs se raidirent sur son passage et ouvrirent les portes de la chambre. Quand Gwendolyn entra, elle trouva sa mère assise à une petite table, en train de jouer une partie d’échec en solitaire, comme souvent. La scène rappela à Gwen des souvenirs d’enfance, quand elle jouait avec elle. Maintenant, sa mère était une femme solitaire, dure et froide, qui ne souhaitait la compagnie de personne, à part celle d’un échiquier.

Non loin se tenait sa vieille servante fidèle, Hafold.

Sa mère se tourna vers Gwen à son approche, ce qui la surprit car elle choisissait en général de l’ignorer. Cette fois, cependant, son regard était plein de respect.

— Laisse-nous, ordonna-t-elle à Hafold.

Celle-ci s’inclina avant de se retirer. Toutes deux montraient à Gwen un respect qu’elle n’avait encore jamais reçu de leur part. C’était comme si sa mère avait totalement changé d’opinion.

La porte se referma derrière elle et Gwendolyn fit face à sa mère.

— S’il te plait, assied-toi en ma compagnie.

— Je ne souhaite pas jouer, dit Gwendolyn.

Sa mère secoua la tête.

— Nous n’avons pas besoin de jouer. Assied-toi. Comme avant.

Gwendolyn s’assit à côté de sa mère, en diagonale par rapport à elle, l’échiquier entre leurs genoux. Elle examina un instant les pièces ornementées, les petites figures militaires habillées de robes noires ou blanches et brandissant des armes magiques.

Gwendolyn soupira.

— Je me suis réjouie d’apprendre ton retour de la Tour, dit sa mère.

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