L'énigme de catalina by Steven Saylor

L'énigme de catalina by Steven Saylor

Auteur:Steven Saylor [Saylor, Steven]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 2264028452
Publié: 1993-01-15T23:00:00+00:00


15

Nous avons soupé simplement, ce soir-là, chacun allant se servir dans la cuisine ce qu’il voulait des restes de la veille. La chaleur du jour avait mis toute la maisonnée dans un état de lassitude heureuse. Les esclaves vaquaient paresseusement à leurs occupations et même Bethesda était trop molle pour les réprimander. Le soleil lui-même semblait paresser et il mit un temps bien long à passer derrière l’horizon. Le ciel devint d’un riche bleu foncé. Meto se retira dans sa chambre pour être seul. Diane se nicha contre sa mère et s’endormit sur notre lit. Eco et Ménénia se retirèrent dans une autre chambre pour se livrer aux jeux que la passion inspire aux jeunes époux, par les chaudes soirées d’été. Je restai seul dans le jardin, ce qui convenait bien à mon humeur. Les premières étoiles commençaient à briller dans le ciel, lorsque Belbo vint annoncer qu’un visiteur était à notre porte.

— Pour Eco ? demandai-je, en songeant qu’il n’aimerait guère être dérangé pour le moment.

— Non, c’est toi qu’il vient voir, maître. Mais je n’aime pas son allure.

— Pourquoi donc, Belbo ?

— Trop de gardes du corps, d’abord – un pour chaque doigt de la main, au moins –, et puis, tous portent de grands glaives, sans fourreau.

Mon cœur battit un peu plus vite. Qu’avais-je donc fait, par Jupiter ? Pourquoi ne pouvait-on me laisser en paix ?

— Qui est ce visiteur, Belbo ?

— Je ne suis pas sûr ; il refuse de dire son nom et il se tient en retrait parmi ses gardes du corps, de sorte que je n’ai pas pu bien le voir. Sa toge est bordée de pourpre, je crois.

— Ah oui ? dis-je, intrigué, en pinçant les lèvres.

— Et lui-même est armé, ou du moins il porte une armure : j’ai aperçu comme une cuirasse sous sa toge…

— Ah ! je vois… Il vaudrait mieux que je reçoive ce visiteur, en effet. Mais demande-lui de laisser ses gardes du corps dehors ; il n’a rien à craindre dans notre maison.

Belbo se retira. Quelques instants plus tard, Marcus Tullius Cicéron me rejoignait dans le jardin.

— Gordien ! dit-il avec chaleur, comme si j’étais un ami perdu de vue depuis longtemps, ou un électeur indécis. Il y a si longtemps que je ne t’ai pas vu.

— Pas si longtemps que cela : tu m’as croisé hier, sur le chemin de l’Arx.

— N’en parlons pas, veux-tu ? Compte tenu des circonstances, si j’ai été brusque ou distant, hier… tu me comprends. Je n’étais pas en mesure de te saluer comme il convenait. Mais je saurai faire ce qu’il faut, quand tout cela sera terminé.

— « Tout cela » ?

— Tu sais bien ce que je veux dire.

— Vraiment ?

— Gordien ! dit Cicéron d’un ton doucement grondeur. Toujours aussi difficile, hein ?

— Qu’est-ce que tu veux, Cicéron ?

— Et cassant, de surcroît !

— Je ne suis pas un orateur, comme toi. Il faut que je dise ce que je pense.

— Oh, Gordien ! Tu dois être encore bien fatigué de ton voyage.



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