Lames de fond by Constantini Chris

Lames de fond by Constantini Chris

Auteur:Constantini, Chris [Constantini, Chris]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782352850854
Éditeur: Glyphe
Publié: 2011-05-18T22:00:00+00:00


16

Le vol, bondé de touristes allemands, friands de la destination, s’était plutôt pas mal déroulé jusqu’à Mombasa. Je n’en dirais pas autant de la suite. Le pilote avait joué à saute-mouton entre les cumulo-nimbus, s’y reprenant à deux fois pour toucher le sol de Dar Es Salaam, aux alentours de midi. Air Tanzania, « Inch Allah Airways » selon mon voisin de vol, qui m’avait dressé un bref topo sur la situation du pays et les moyens de transports.

Un marbré d’étuve et de pluies diluviennes qui me rappelèrent la Louisiane baignait la ville. La moiteur vous collait aux os comme un sparadrap. J’extirpai cinquante dollars de ma ceinture sur les quatre mille que j’avais pensé à emporter en cash, et réglai un visa de trois mois à une douanière dont les neurones semblaient concentrés dans sa croupe.

Le marché noir avait été érigé sport national. Pour être serein en cas de contrôle, je me rendis au bureau de change afin de détenir un minimum de shillings tanzaniens au cours officiel, moins rémunérateur. Un taxi Datsun me déposa à l’hôtel Sea Cliff, où une réservation m’attendait depuis Hambourg.

Douché et rasé, après une rapide chasse aux cafards, je me mis en quête d’une carte géographique. J’en dénichai une chez un boutiquier du coin. Un Tanzanien m’alpagua sur le chemin du retour pour me proposer un taux de change avantageux. L’échange discret, à l’abri d’un jacaranda, n’était pas sans me rappeler les paquets d’oubli qui se dealaient en cachette au cours de quelques enquêtes suivies auprès de la DEA. J’enfournai la liasse épaisse. De quoi voir venir.

Rentré à l’hôtel, je posai quelques questions pratiques au directeur pour m’affranchir des us et coutumes locales. Impuissant face au rideau de pluie qui s’abattait avec fracas sur les toits de tôle ondulée, je tentai d’aspirer un peu d’air frais et ouvris la fenêtre. Peine perdue, des volutes humides suffocantes enveloppèrent la pièce. Le climatiseur se mit en branle comme un B-52 au décollage, avant de ronronner sur sa vitesse de croisière. Carte étalée sur le lit, je m’imprégnai des lieux.

J’hésitai entre me rendre à Zanzibar ou d’abord au Lac Victoria. La plupart des mines d’or y étaient recensées. Malgré les informations que j’avais glanées, l’hypothèse qu’Henry Schwarzbrod ait pu s’y rendre pour faire fortune n’était pas écartée. Et puis, je n’étais pas homme à ne pas fouiller toutes les pistes. Un mauvais choix me ferait perdre encore un temps précieux, mais je me fiais à mon instinct. Cap vers le lac.

En pleine saison des pluies, et avec la distance – plus de mille kilomètres –, la voiture était illusoire. Et rares étaient les voies goudronnées. Quant aux pistes, le directeur avait assuré qu’elles étaient inondées. Embourbement assuré. La Tanzania Railways Corporation ne fonctionnait qu’à moitié. « Inch Allah Airways » proposait une liaison journalière à 8 h 45 avec la ville de Mwanza, point névralgique des filons aurifères de la région.



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