Lagune morte by Michael Dibdin

Lagune morte by Michael Dibdin

Auteur:Michael Dibdin [Dibdin, Michael]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 978-2-7021-2572-7
Éditeur: Éditions Calmann-Lévy
Publié: 1994-01-01T05:00:00+00:00


Zen fit les frais de sa nuit agitée et de son réveil matinal en passant le reste de la journée dans les nuages. Son absence de concentration était telle que seuls quelques épisodes purent capter son attention, l’un d’eux étant l’accusation publique lancée par Enzo Gavagnin lorsqu’il avait affirmé qu’il travaillait pour la police des polices à Rome.

La rencontre eut lieu au Bar dei Greci, où Zen était allé tenter de dissiper le brouillard qui lui enveloppait l’esprit à coups d’espressi doppi ristretti. Quand Gavagnin apparut au bar derrière lui, Zen était en train de lire le compte rendu d’un discours d’Umberto Bossi, réclamant des élections nationales immédiates « afin de restaurer la crédibilité du gouvernement face aux exigences de démagogues appelant à l’autonomie régionale et menaçant l’unité du pays ». Le commentateur soulignait que Bossi misait maintenant sur ses chances de prendre le pouvoir au niveau national, en se détachant de ceux qui, tel Ferdinando Dal Maschio, poursuivaient encore les politiques séparatistes qu’il avait autrefois adoptées.

« Qu’est-ce que vous foutiez dans mon bureau ce matin ? demanda Gavagnin, très agressif.

— Je ne vois pas de quoi vous voulez parler », répondit Zen.

Compte tenu de son état, c’était parfaitement exact. Il avait complètement oublié sa fouille matinale du bureau de Gavagnin, sans parler des raisons pour lesquelles il l’avait faite, et par conséquent il n’eut pas la moindre difficulté à paraître sincèrement outragé. Mais la fureur de Gavagnin n’en fut pas pour autant apaisée.

« N’essayez pas de nier ! clama-t-il. Quand je suis arrivé ce matin, je ne pouvais pas respirer à cause de l’odeur dégueulasse de vos Nazionali. Il n’y a que vous qui en fumiez dans tout le bâtiment. »

Zen se contenta de hausser les épaules et reprit sa lecture. Gavagnin lui arracha le journal des mains.

« Admettez-le que vous êtes un espion ! hurla-t-il. Une taupe du ministère. Toutes ces salades à propos de votre affectation ici pour vous occuper des histoires d’une vieille folle qui a peur la nuit ! Quel bobard ! C’est sur nous que vous enquêtez, n’est-ce pas ? Vous nous contrôlez, nous, en bon serviteur de Rome que vous êtes. Voilà pourquoi vous étiez dans mon bureau. À fouiller dans mes papiers pour essayer de trouver quelque chose et me faire tomber. Et tout ça pourquoi ? Parce que je suis pour la Nuova Repubblica Veneta et que nous foutons une sacrée trouille à l’ancien régime ! »

Il poursuivit sur ce ton encore un moment, mais Zen le regardait droit dans les yeux et ne disait rien. Peu à peu, le ton de Gavagnin perdit de son agressivité, pour devenir plus plaintif que menaçant. Puis, il fit demi-tour et sortit.

Un des autres événements qui percèrent le brouillard mental de Zen fut l’arrivée des documents relatifs à la plainte déposée par Ada Zulian contre son voisin de l’époque, Andrea Dolfin. Ils furent apportés – avec une célérité qui démentit les avertissements de Valentini – par un coursier en uniforme des Archives centrales de



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