Lady Éléonore by Delacroix Claire

Auteur:Delacroix,Claire [Delacroix,Claire]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance moyen-age
ISBN: 9782290001127
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 2006-07-14T22:00:00+00:00

Cet homme était imprévisible. Contrairement à Ewen, il n’était pas du genre à frapper, ce qui était un soulagement. Cependant, Éléonore demeurait sur ses gardes. Millard, en son temps, ne se parait-il pas d’un charme onctueux qui dissimulait sa cruauté ?

Elle avait vite compris qu’en se montrant docile au lit, tout le monde y gagnait au château.

Il était toutefois beaucoup plus aisé de s’imaginer dans cette situation avec Alexandre. Il l’embrassait avec une nonchalance entêtante et ses lèvres possédaient l’art de convaincre les siennes.

Elle n’hésita qu’à peine avant de lui répondre avec ardeur. Alexandre ne l’avait pas jugée, ni frappée. Il l’avait écoutée avec compassion. Elle ne se sentait aucunement mise à nue pour s’être confiée à lui et, même si elle ne pouvait lui promettre de l’aimer, elle était de plus en plus persuadée que l’honnêteté et la franchise sauraient le rendre heureux.

Ainsi qu’un fils, naturellement.

Leur baiser s’enfiévrait à une vitesse surprenante. Déjà, elle enfouissait les doigts dans les cheveux d’Alexandre, dont les bras s’étaient refermés autour de sa taille. Il l’embrassait avec un abandon si délectable qu’elle avait pratiquement oublié les instructions qu’il avait données en cuisine.

C’est pourquoi elle sursauta, tout comme lui, lorsqu’on frappa à la porte.

— Votre bain, madame !

Puis la porte s’ouvrit et, sur un signe d’Alexandre, le baquet de bois fut apporté au milieu de la pièce.

Une véritable armée de serviteurs suivait, munis de casseroles d’eau chaude qu’ils versèrent, l’un après l’autre, dans le baquet.

Isabella apparut sur le seuil. Elle adressa un sourire prudent à son frère.

— Je voudrais vous faire un cadeau de noces, dit-elle.

Lorsqu’elle lui tendit un flacon, Éléonore ne sut si elle devait l’ouvrir. Était-ce une plaisanterie, une allusion à ses connaissances en herboristerie ?

— C’est pour votre bain, expliqua Isabella. En apprenant que vous aviez commandé un bain, j’ai pensé à ce flacon que Rosamonde m’avait offert pour mes treize ans, en me conseillant de la garder pour ma nuit de noces. Elle prétendait qu’il faisait naître la douceur entre un homme et une femme. Je ne sais pas ce que cela signifie au juste, mais je tiens à vous l’offrir, pour me faire pardonner.

Ayant déjà remarqué que la défunte Rosamonde semblait être tenue en haute estime dans la famille, Éléonore s’étonna.

— En êtes-vous bien certaine ? Ne préférez-vous pas le garder pour vous, comme votre tante vous l’a conseillé ?

— Je ne fais jamais ce que qu’on me conseille ! avoua Isabella en riant.

— En effet, marmonna Alexandre, attendri.

— Moi qui te croyais un véritable petit ange, répliqua l’intéressée. Je n’oublierai jamais cette grenouille que tu as cachée dans mes pantoufles préférées !

— C’était il y a au moins dix ans ! rétorqua Alexandre. Comment peux-tu t’en souvenir encore ?

— L’odeur s’est imprégnée définitivement dans le cuir. Un conseil, Éléonore : gardez l’œil sur vos pantoufles…

— … ou sur vos grenouilles, l’interrompit Alexandre.

— … car ce gredin est rapide comme l’éclair.

— Je tâcherai de m’en souvenir, répondit Éléonore sans parvenir à réprimer un sourire.

Kinfairlie n’avait pas dû manquer d’animation

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