La traque infernale by Sangster Jimmy

Auteur:Sangster, Jimmy
La langue: fra
Format: epub
Tags: Série Noire
Éditeur: Série Noire
Publié: 1988-08-15T00:00:00+00:00

6

La première chose que fit James à son retour au Struther’s fut d’appeler Langer. Non, il n’avait rien de particulier à lui dire. Non, ça ne signifiait pas qu’il n’avait pas fait de progrès, ça signifiait seulement qu’il n’avait rien à lui dire.

— Ça a marché à Jersey ? voulut savoir Langer.

— Formidable. Vos agences de voyages se débrouillent à merveille. À moins que ce ne soit M. Barlow ?

Langer ne se donna même pas la peine de répondre.

— Tenez-moi au courant, je vous en prie, fit-il simplement avant de raccrocher.

James appela ensuite Barlow à la réception.

— Je m’en vais demain, lui annonça-t-il. Préparez-moi ma note.

Si Barlow fut surpris, il n’en laissa rien paraître.

— C’est entendu, monsieur. Je vous demanderai seulement de me laisser votre future adresse pour que je puisse vous transmettre d’éventuels messages. Gardez-vous la voiture ?

Oui, M. Reed la garderait jusqu’à la fin de son séjour.

Betsy téléphona juste avant qu’il sorte pour aller dîner.

— J’espérais te voir après l’enterrement, lui dit-elle.

— J’ai dû rentrer à Londres.

— Simon a disparu, lui aussi. Il a fallu que je demande à quelqu’un de me raccompagner. Qu’est-ce qui s’est passé entre vous deux ?

— Rien d’important. Mais si tu as des secrets et que tu ne veux pas qu’ils s’ébruitent, ne les raconte pas à Simon Wilson.

— S’agit-il de quelque chose que papa devrait savoir ? Simon travaille pour lui, après tout.

— Je ne pense pas que ton père ait à se faire du souci pour ça.

— Mais moi, je dois m’en faire ? C’est ça que tu veux dire ?

— Tout dépend de tes projets. Mais je te déconseillerais d’acheter ton trousseau.

— Simon n’est rien pour moi, je te l’ai déjà dit. (Elle ménagea une courte pause avant d’ajouter :) Il y a une autre femme, c’est ça ?

« Une autre femme »… Le choix de la formule était lourde de signification : Betsy avait effectivement des projets en ce qui concernait Simon.

— Ça se pourrait bien.

Elle voulait en savoir davantage, naturellement :

— Comment le sais-tu ?

— Conversations entre hommes.

— Tu es dégoûtant.

Mais James refusa de se laisser tirer les vers du nez.

Quand elle eut renoncé et coupé la communication, il se demanda pourquoi il l’avait mise en garde contre Simon. Vivre et laisser vivre était sa devise. Ne jamais se mêler de ce qui ne le regardait pas. Simon pourrait faire un mari tout à fait acceptable, même s’il avait grande envie de Marianne Langer. Il parvint à la conclusion que s’il avait eu la langue un peu trop longue, c’était parce que rien n’aurait mieux convenu à Simon Wilson que d’épouser la fille de Lord Carmichael. Son menton se ressentait encore du direct de Wilson et tout ce qui pouvait être désagréable à celui-ci était pain bénit pour James.

Il dîna dans un petit restaurant dont le curry était la spécialité, à cinq minutes à pied de son hôtel. C’était bon, bien que ça lui flanque des brûlures d’estomac. En rentrant, il ne cessa de roter et dût s’arrêter à une pharmacie ouverte la nuit pour acheter de l’Alka-Seltzer. Demain, il allait falloir trouver un gîte. Quelle scie ! Mais il ne voulait pas que Barlow tienne Langer au courant de tous ses faits et gestes.

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