La sentence by John Grisham

La sentence by John Grisham

Auteur:John Grisham [Grisham, John]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, Thrillers, General
ISBN: 9782709664783
Google: 4nXTDwAAQBAJ
Amazon: B0859PRNV6
Éditeur: JC Lattès
Publié: 2020-03-03T23:00:00+00:00


* * *

Ils avançaient à trois de front dans la chaleur et la poussière. Sal était à la gauche de Pete, Ewing à sa droite. À la fin de la piste, ils prirent la grande route qui traversait la péninsule. Ils croisaient des colonnes interminables de fantassins, des convois de camions, de blindés et de pièces d’artillerie tirées par des chevaux, descendant au sud pour préparer l’assaut sur Corregidor.

Quand les gardes ne pouvaient les entendre, les prisonniers se parlaient. Ils étaient une vingtaine du Vingt-sixième de cavalerie, les autres avaient été disséminés par la débâcle. Pete leur ordonna de s’organiser par petits groupes de trois pour se soutenir les uns les autres. S’ils étaient surpris à s’adresser la parole, ils étaient battus. Pour tromper l’ennui, les gardes sortaient de temps en temps un prisonnier des rangs pour le fouiller et le cogner. Après cinq kilomètres, les hommes furent dépouillés de tous leurs biens. Pete reçut sa première claque quand un soldat lui prit ses boîtes de sardines.

Les fossés au bord de la route étaient jonchés de carcasses fumantes de chars et de camions, sabordés par les Américains et les Philippins la veille. À un moment, ils passèrent devant un grand tas de rations saisies par les Japonais, prêtes à être mangées, à portée de main. Mais à en croire les gardes, il n’y aurait aucun ravitaillement. Déjà sous-nourris, les prisonniers étaient totalement affamés. Sous cette chaleur implacable, des hommes commençaient à s’écrouler. Comme ils le découvrirent vite, il ne fallait surtout pas aider les plus faibles. Les gardes avec leur baïonnette embrochaient quiconque s’arrêtait pour relever un camarade. Ceux qui tombaient et ne parvenaient pas à se remettre debout tout seuls étaient roués de coups de pied et abandonnés sur le bas-côté.

Les baïonnettes des Japonais étaient grandes, plus de cinquante centimètres, avec une lame de quarante centimètres à elle seule. Monté sur un fusil Arisaka, le soldat nippon avait en main un épieu d’un mètre soixante-dix de long. Les soldats étaient fiers de leurs armes et ne demandaient qu’à s’en servir. Quand un prisonnier trébuchait et tombait, ou simplement s’écroulait d’épuisement, ils le piquaient entre les fesses pour le faire se relever. Si cela ne produisait pas l’effet escompté, ils enfonçaient la lame entière dans l’anus et le malheureux était laissé sur le bord de la route, baignant dans son sang.

Pete avançait la tête baissée, les yeux plissés pour éviter la lumière et la poussière. Mais il surveillait constamment les gardes, qui pouvaient surgir de nulle part. Quelques-uns montraient un peu de compassion, et frappaient moins souvent que les autres, cependant la plupart laissaient libre cours à leur haine. Le moindre prétexte était bon. Ils pouvaient être calmes et silencieux, le visage fermé, et d’un coup devenir des bêtes enragées – les frapper à coups de poing, à coups de pied, à coups de crosse, ou alors leur enfoncer leur baïonnette dans le corps. Ils les tabassaient pour un rien, parce qu’ils avaient relevé la tête ou parlé, parce qu’ils



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