La Saison des débutantes T2 : Fiona la rebelle by M. C. Beaton & M.C. Beaton

La Saison des débutantes T2 : Fiona la rebelle by M. C. Beaton & M.C. Beaton

Auteur:M. C. Beaton & M.C. Beaton [Beaton, M. C. & M.C. Beaton]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: ALBIN MICHEL
Publié: 2023-04-26T12:09:16+00:00


6

« Les cygnes chantent avant de mourir,

Et sans doute vaudrait-il mieux

Que certaines personnes

mourussent avant de chanter. »

Samuel Taylor Coleridge

Le lendemain en début d’après-midi, lord Peter Havard décida de se borner à envoyer son valet porter sa carte à Fiona. Après réflexion, il était résolu à ne plus jamais adresser la parole à la jeune fille. Du reste, n’était-ce pas ce qu’il lui avait dit quand elle s’était montrée si insolente envers lui dans les allées de Hyde Park ? Hier soir, dans le hall de la maison de lord Aubrey, il aurait mieux fait de l’ignorer. L’excitation physique qu’il avait ressentie à son contact avait pour causes toutes simples son irritation et son antipathie.

Lord Aubrey en revanche, il en avait la quasi-certitude, lui rendrait visite en personne. Il marcha jusqu’à son club, s’efforçant de bannir de son esprit l’image du pseudo-poète coquetant avec Fiona. Mais l’image refusa de s’effacer, et il en conçut un tel déplaisir qu’à son arrivée, ce lui fut un soulagement de tomber sur son vieil ami l’Honorable Geoffrey Coudrey, que tout le monde appelait Cully.

« Je croyais que vous vous étiez mis définitivement au vert au fin fond de votre campagne », lui dit en souriant lord Peter, avec un regard affectueux sur la silhouette massive de son ami.

Cully était un homme extrêmement velu et ressemblait à un gros ours. Cette pilosité excessive faisait le désespoir de son valet, qui le rasait aussi souvent que son maître voulait bien le lui permettre. L’implantation de sa luxuriante tignasse de cheveux bruns commençait trop bas sur son front, qu’elle rétrécissait, son menton semblait toujours bleu foncé et lord Peter, qui l’avait vu torse nu à l’occasion d’un combat de boxe, savait que sa poitrine était pareille à un épais tapis.

« Non, je suis fatigué de la campagne, répondit Cully. J’ai compris qu’au fond, j’étais un homme fait pour la ville. Cela n’a pas marché pour moi. Jouer les hobereaux, je veux dire. »

L’année précédente, il s’était acheté une belle propriété dans le Kent, avec une grande étendue de terres. Il s’était convaincu que la vie mondaine n’était qu’une mascarade et qu’une existence bucolique lui conviendrait beaucoup mieux.

« Alors, que va devenir votre domaine ? demanda lord Peter, s’asseyant en face de lui.

– Je compte le revendre au plus vite, évidemment. La terre est excellente et la vieille bâtisse a du cachet si l’on peut supporter le style Tudor… ce qui n’est pas mon cas. Je préfère cent fois les maisons plus modernes. »

Lord Peter, à la différence de son frère aîné le marquis, ne possédait aucune propriété foncière. S’il s’était grandement enrichi, c’était dans des entreprises financières qui lui avaient permis de spéculer avec sagacité. En tant que cadet d’une famille ducale, aucune responsabilité particulière ne lui incombait. À Londres, il disposait d’une belle maison confortable et, durant l’hiver, il quittait la capitale pour séjourner chez ses parents ou chez l’un ou l’autre de ses nombreux amis. Il avait servi dans l’armée jusqu’à Waterloo, bataille qui l’avait horrifié autant que le duc de Wellington, commandant en chef des forces armées coalisées contre Napoléon.



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