La pierre de songe by Glenna McReynolds

Auteur:Glenna McReynolds [McReynolds, Glenna]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 2001-12-31T23:00:00+00:00

Chapitre 15

Le vent s’était remis à souffler quand Llynya s’éveilla d’une somnolence cotonneuse pour trouver Mychael assis en face d’elle de l’autre côté du feu. Il terminait de manger une poignée de framboises et paraissait très elfique dans son nouvel habit. Les flammes faisaient chatoyer les fleurs et les feuilles de sa tunique, rehaussant leurs couleurs de nuances métalliques appariées à la mèche cuivrée de ses cheveux. Ses cicatrices, visibles tout à l’heure sous le clair de lune, n’avaient rien retiré de son attrait aux yeux de Llynya. Elle y voyait surtout l’empreinte du temps, l’élixir magique de la vie, et trouvait que ces marques lui allaient bien.

« Salut », dit-il en se penchant vers elle, lui tendant sa main remplie de quelques framboises.

« Non, merci. » Elle secoua la tête et s’étira. Quelle gardienne elle faisait, pensa-t-elle, à dormir pendant qu’il allait et venait, se séchait et changeait de vêtements, bouclait son baudrier et sa ceinture, et faisait sûrement craquer plus d’une ramille en allant à la cueillette aux framboises.

« Je ne voulais pas te réveiller. »

Elle crut détecter un ton malicieux dans sa voix. En tout cas, il souriait du coin de la bouche.

À son grand embarras, Llynya sentit une chaleur lui monter aux joues.

« C’est un travail remarquable que Moira a fait avec ta tunique et tes chausses », commenta-t-elle en s’asseyant, sans relever la pique. « Peu de tylwyth teg sont capables de tisser des plantes entières dans un vêtement.

— Et il y en a peu qui sont capables de casser les branches des arbres où ils se cachent », ajouta-t-il en souriant plus franchement, une lueur dans la profondeur grise de ses yeux. « Que se passe-t-il, farfadet ? Tu perds la main ?

— La main, penses-tu. » Elle se mit en devoir de ramener quelques nattes égarées dans ses cheveux ébouriffés, aussi bien pour dissimuler sa rougeur que pour se refaire une beauté.

« C’est donc bien toi que j’ai entendue. À faire tout ce branle-bas dans les branches derrière moi.

— Je n’ai jamais fait de branle-bas dans les branches de ma vie, déclara-t-elle d’un air faussement indigné.

— Mais non, convint-il en ouvrant une gourde de suc de chatons forestiers. C’est bien ce que je me disais, que cela ne pouvait être toi, plutôt un vieux sanglier boiteux, ou un cerf dont l’andouiller s’emmêlait dans les buissons, ou bien un de ces animaux fureteurs qui aboient à la lune. Mais il n’y a pas d’animal fureteur ici, seulement toi. »

Visiblement, il s’amusait, et elle aussi en dépit de ses airs courroucés. Ce n’était pas souvent qu’il souriait et encore moins souvent, si c’était jamais arrivé, qu’il la taquinait.

« Alors là, tu te trompes. Il y a bien un animal fureteur par ici, qui est venu à Bala Bredd pour dévorer les fruits de la forêt. Peut-être même qu’il va s’en prendre à toi quand il n’y aura plus de framboises, aussi tu ferais bien de te mettre à l’abri. »

Son sourire étincela, et il rit.

« J’ai souvent cherché de ces animaux dans les bois et je n’ai pas encore pu en trouver.

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