La paix des dupes by Kerr Philip

La paix des dupes by Kerr Philip

Auteur:Kerr, Philip [Kerr, Philip]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Roman
ISBN: 9782702431740
Éditeur: Le livre de poche
Publié: 2005-01-11T23:00:00+00:00


17

Samedi 20 novembre— Dimanche 21 novembre 1943

Tunis— Le Caire

Ce fut Mike Reilly, le chef des services secrets en charge de la sécurité de la Maison-Blanche, qui décida finalement que je disais la vérité. Mais il lui fallut beaucoup de mines renfrognées et plusieurs ongles rongés avant d’en arriver à la conclusion que si j’étais vraiment un agent allemand, j’aurais eu amplement l’occasion de m’attaquer à Roosevelt quand j’étais à bord de l’Iowa, ou dans le cabinet de travail du Président, à Washington. Je commençai à percevoir pourquoi le Trésor américain souhaitait que ces services restent un secret. Il ne serait pas bon que les Allemands comprennent que la sécurité du Président dépendait de deux ploucs comme ce Rauff et ce Pawlikowski.

« Je suis désolé de cet épisode, prof, s’excusa Reilly après le départ de ses deux hommes. Mais ils sont payés pour faire de l’excès de zèle.

— Je comprends. Moi aussi. »

Samedi soir, nous nous retrouvâmes dans la magnifique salle à manger de La Mersa. Dès que Rauff et Pawlikowski furent partis pour la Casa Blanca, Reilly convia les chefs d’état-major des trois corps à nous rejoindre, et je leur appris ce que j’avais entendu sur Radio Berlin.

« L’information est-elle confirmée ? s’enquit l’amiral Leahy, qui était le représentant personnel de FDR auprès des chefs d’état-major.

— Oui, monsieur, lui répondit Reilly. J’ai pris la liberté de contacter par radio la légation américaine au Caire et on m’a expliqué que s’ils n’avaient aucune connaissance de ce que diffusaient les Allemands, l’arrivée imminente du Président au Caire était un secret public. Ils seraient très surpris si les Allemands n’en étaient pas informés.

— Eh bien, que disent les Britanniques ? s’enquit le général Marshall. Nous sommes censés être dans leur sphère d’influence, ici.

— Ils soulignent que huit escadrilles de chasseurs ont été concentrées au Caire pour la protection du Président et de M. Churchill, lui apprit Reilly. Et qu’ils ont déployé plus de cent canons antiaériens au sol, sans parler de trois bataillons d’infanterie.

— Et Churchill ? Quelle est son opinion ? voulut savoir l’amiral King.

— M. Churchill est encore en route depuis Malte à bord de l’HMS Renown, fit Reilly. Il n’est pas attendu à Alexandrie avant demain.

— Et Eisenhower ?

— Le général Eisenhower est bien conscient de ce que la sécurité, au Caire, n’a pas été optimale, monsieur.

— Le mot est bougrement faible, lâcha le général Arnold.

— Si vous vous souvenez, c’était Ike qui avait proposé que la conférence soit déplacée à Malte.

— Non, Mike, Malte ne vaut rien, riposta Arnold. A Malte, il n’y a pas un hôtel correct. »

C’était là le style de diplomatie que je pouvais comprendre. De bons hôtels contribuaient à une bonne politique étrangère.

« Rien de convenable à manger et pas beaucoup d’eau », renchérit Leahy.

Ma décision était prise. Je n’avais pas plus envie de partir pour Malte qu’Arnold.

« Nous exagérons peut-être le problème, suggéra ce dernier. D’accord, le secret est éventé. Nous en avions déjà conscience, à bord de l’Iowa. Tout ce qui a changé, c’est que nous savons de source sûre que les Krauts sont dans le secret.



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