La Mouche sur le mur by Tony Hillerman

La Mouche sur le mur by Tony Hillerman

Auteur:Tony Hillerman [Tony Hillerman]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Rivages/Noir
Publié: 1991-06-15T03:00:00+00:00


15

Le septième cliché représentait un front haut et chauve, des yeux rapprochés et un long menton fendu. Le dix-huitième montrait un homme au visage rond qui regardait l’appareil d’un air maussade. Le dix-neuvième était Adams, plus jeune qu’il ne le paraissait dans l’avion. Mais les yeux étaient identiques, et aussi la bouche. L’expression était familière : franche, chaleureuse, amicale, même face à un objectif de la police. Cotton se surprit à se demander si Adams avait été grièvement blessé à la suite de son plongeon au fond du ruisseau, et s’il avait eu des difficultés à rejoindre la route.

— Celui-ci vous dit quelque chose ?

Le capitaine Whan redressait la pile de clichés anthropométriques du bout des doigts, sans quitter Cotton des yeux.

— C’est lui.

Whan prit la photo et la rangea dans le dossier correspondant.

— Randolph Harge, déclara Whan. Vous êtes certain que c’est bien lui ?

— Absolument. Vous le connaissez ?

— Je vais vous lire son casier. « Harge, Randolph Allen. Né à Okeene dans l’Oklahoma le 11 mars 1930. Condamné à une peine de prison indéterminée au pénitencier McAlester le 3 mai 1946 pour vol d’automobile. Condamnation pour une durée indéterminée au centre d’éducation surveillée d’El Reno le 13 juillet 1949 pour avoir franchi plusieurs États à bord d’un véhicule volé. Inculpé le 9 février 1952 pour attaque à main armée, acquitté. Condamné à une peine de trois à dix ans à la prison d’État de Lansing le 27 mai 1954 pour extorsion et agression avec intention de tuer… » (Whan leva les yeux.) Un cas difficile.

— Ça n’explique pas pourquoi il voulait me liquider, dit Cotton.

— Attendez, ce n’est pas fini. « Accusation de meurtre à Miami. Aucune preuve retenue. Gardé à vue dans le cadre d’une enquête sur un homicide à Chicago et un kidnapping avec demande de rançon à Milwaukee en 1969. Aucune preuve retenue là non plus. » (Whan referma le dossier.) Le plus important, c’est que ces trois délits étaient liés au racket. Harge a travaillé pour l’Organisation à Chicago. Je suppose que ça n’a pas changé.

Dans le couloir du poste de police municipal, quelqu’un éclata de rire. Cotton observa le visage du capitaine Whan. Impossible d’y discerner la moindre émotion, ni hostilité, ni chaleur. Rien qu’une neutralité vide. Pouvait-il faire confiance à Whan ? Pendant le long trajet en voiture depuis Santa Fe, Cotton avait décidé de collaborer avec le capitaine. Il se souvenait des soupçons émis par Whan au sujet de la mort de Robbins, son hypothèse selon laquelle c’était peut-être lui, et non Robbins, qui était visé par cet accident sur le pont, cet accident qui n’en était pas un. En repensant à cela, Cotton avait téléphoné depuis Santa Fe, n’hésitant pas à déranger le capitaine à son domicile pour lui raconter ce qui s’était passé. Mais dans le vol de nuit qui le ramenait d’Albuquerque, les doutes avaient réapparu. Il songeait combien il était facile, grâce à la corruption, d’effacer la frontière entre la police et les criminels. Tandis qu’il attendait sa correspondance à Kansas City, il avait continué à s’interroger.



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