La Lorraine des ducs by Bogdan Henry

La Lorraine des ducs by Bogdan Henry

Auteur:Bogdan Henry [Henry, Bogdan]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin
Publié: 2013-01-20T05:00:00+00:00


La « modernité » de la Lorraine

Souverain d’un Etat de modeste puissance – et chacun se plaisait à le lui faire remarquer –, Charles III entendait défendre l’indépendance de ses duchés. Bien que profondément épris de paix, il voulut doter la Lorraine d’une armée permanente dont les effectifs, autour d’un noyau stable, pouvaient varier au gré des circonstances. En cas de besoin, on n’hésitait pas à le compléter par le recrutement de mercenaires, principalement en Allemagne et en Italie. Ainsi, lors du passage des mercenaires protestants allemands en 1587, Charles III avait renforcé son armée qui atteignit l’effectif non négligeable de seize mille hommes dont plus de neuf cents cavaliers. Une armée disciplinée, bien encadrée, dans laquelle le moindre manquement à la discipline était sévèrement puni. L’armement et les pièces d’artillerie étaient pour la plupart fabriqués à l’arsenal de Nancy181.

La politique de grands travaux, les dépenses militaires n’ont pas manqué de provoquer un accroissement sensible des dépenses. Les états généraux répondirent toujours favorablement à tout ce qui pouvait être utile à la défense du pays. Pour le reste, le duc disposait d’importants revenus grâce aux bénéfices tirés de la vente du sel. La production des salines ducales qui était de l’ordre de sept mille cinq cents tonnes vers 1550 atteignait déjà au début du XVIIe siècle les neuf mille tonnes. La vente de ce sel représentait près de la moitié des recettes du duc et environ 60 % de la production étaient destinés à l’exportation.

En dépit d’un environnement extérieur troublé et dont les effets furent quelquefois désastreux, le règne de Charles III représenta pour la Lorraine une période de paix, de prospérité et de progrès. Le duché devint un Etat à part entière avec une capitale agrandie et embellie, une Université florissante et réputée, une diplomatie active et reconnue. C’est cet héritage que Charles III légua à son successeur lorsqu’il mourut le 14 mai 1608, après un règne particulièrement long et riche en événements. Plus d’un siècle après sa mort, le père jésuite Jean-Baptiste Wilhelm ne semble pas avoir exagéré lorsqu’il écrivit à son sujet : « L’histoire ne le flatte pas quand elle le traite de prince accompli. Il était véritablement le Père de son peuple qu’il aimait singulièrement et dont il était singulièrement aimé et c’est par ses grandes qualités qu’il mérite le surnom de Grand182. » Et encore aujourd’hui, le souvenir de Charles III se perpétue à travers des noms de lieux qui portent son nom, rue Charles-III dans la ville nouvelle, parc Charles-III et prison Charles-III !



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