La foire aux cochons by Esparbec

Auteur:Esparbec [Esparbec]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Erotique
Éditeur: La Musardine
Publié: 2012-02-29T23:00:00+00:00

Ce en quoi il se trompait... Et lourdement, même !

III JEUX INCONVENANTS D’UNE JEUNE FILLE

VICIEUSE AVEC SES COUSINS

En retournant au salon, Mary sentit tout de suite que sa mère était sur des charbons ardents.

« Te revoilà enfin ! soupira Marjorie en se levant. Ce n’est pas trop tôt ! Occupe-toi donc de tes cousins, pendant que je prépare le repas. »

Elle s’empressa de filer, visiblement soulagée d’être débarrassée de ces deux sinistres emmerdeurs.

« Et vous comptez rester chez nous longtemps ? leur demanda alors avec insolence Mary.

— Le temps de faire connaissance, chère cousine, répondit l’aîné.

— C’est ça, approuva gravement Jonas. Il faut resserrer les liens familiaux. Quand je pense que nous avons vécu tant d’années sans nous voir, ma cousine... »

Mary se retint pour ne pas répondre une impertinence.

« Et si on faisait un peu de musique ? proposa alors Junior, qui s’était tenu coi, dévorant ses étranges cousins d’un regard incrédule.

— Bonne idée, approuva jovialement Jeremy, en caressant sa barbiche. Avez-vous des hymnes religieux ? Nous pourrions les écouter en lisant notre Bible ? Jonas nous ferait la lecture à haute voix. Il a une excellente articulation.

— Des hymnes religieux ? (Junior n’en croyait pas ses oreilles.)

— Ou du Bach, à la rigueur. Un oratorio... et pendant ce temps, ma cousine, vous pourriez faire votre broderie. Car vous brodez, bien sûr ?

— Non, mon cousin. Je ne brode pas...

— Quelle pitié... et que faites-vous donc de ces jolis doigts quand vous êtes seule ? »

Leur métamorphose fut si surprenante que Junior en resta bouche bée. Quant à Mary, craignant de ne pas avoir bien compris, elle fronça les sourcils. Le plus grand, silencieux comme un fauve, traversa alors le salon et alla se poster devant la porte... comme pour empêcher la jeune fille de s’échapper ! Quant à Jonas, il saisit par le bras Junior qui se levait, et le força à se rasseoir. Dans le silence qui suivit, on entendit le shérif, à l’étage au-dessus, qui marchait dans son bureau. Jeremy leva les yeux au plafond, comme s’il pouvait voir à travers.

« Notre oncle va et vient, il a l’air contrarié, Jonas.

— C’est vous, ma cousine, qui avez contrarié notre oncle ? demanda Jonas, d’une voix mielleuse. Auriez-vous commis le péché de luxure ?

— En tout cas, marmonna Jeremy, en déboutonnant sa redingote, elle n’a pas répondu à ma question. Que faites-vous de vos jolis doigts, quand vous êtes seule, ma cousine ? Seule dans votre chambre...

— Ou dans votre lit ? », susurra le cadet, en déboutonnant sa veste à son tour.

Une soudaine faiblesse paralysa Mary. Elle entendait sa mère s’affairer à ses casseroles, dans la cuisine, et son père qui allait et venait, à l’étage. Rêvait-elle ? Elle consulta son frère du regard. Il n’était pas moins ahuri qu’elle. Les deux cousins arboraient toujours la même expression abrutie, mais une étrange étincelle brillait dans leurs yeux gris. Un frisson de peur courut sur la peau de Mary.

« Savez-vous, ma cousine, qu’on nous a beaucoup parlé de vous.

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